Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat

Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat

À trois jours du scrutin présidentiel, savez-vous quel candidat aura votre suffrage ? Votre cerveau est loin d’être inactif pendant cette campagne. On vous explique ici les mécanismes cérébraux de la prise de décision. Spoiler : une « banane » intervient dans l’histoire, et menace votre rationalité.

La pensée humaine. Cerveau d'un homme avec les zones relatives au sens, à l'imagination, à l'intellect..., gravure sur cuir, milieu du 17e siècle
La pensée humaine. Cerveau d’un homme avec les zones relatives au sens, à l’imagination, à l’intellect…, gravure sur cuir, milieu du 17e siècle Crédits : Sudhoff-Institut, Leipzig, Allemagne /photo VCG WilsonGetty

Voter​ ​ou​ ​ne​ ​pas​ ​voter à ce scrutin présidentiel du 23 avril ? Voter « utile », ou selon ses idéaux ?​ ​Pour​ ​lequel des onze candidats​ ​? La prise de décision est une fonction​ ​essentielle​ ​du​ ​cerveau. Le 25 avril 2014, l’émission Science publique de Michel Alberganti la passait au scanner des neurosciences. Avec notamment Philippe​ ​Damier, professeur​ ​de​ ​neurologie​ ​au​ ​CHU​ ​de​ ​Nantes et Alain​ ​Berthoz,​ ​neurophysiologiste. Grâce à cette archive (toujours d’actualité malgré les progrès des neurosciences, nous a assuré Philippe Damier), on lève le voile sur les mécanismes à l’œuvre dans votre petite usine mentale lorsque vous devez peser le pour, le contre, convoquer votre libre arbitre, et finalement, opter pour le choix qui vous semble juste. Sachant qu’une donnée vient compliquer l’équation : les émotions, parties prenantes du processus, qui peuvent menacer la rationalité de votre choix.

[SUuvre le lien vers l’article d’origine pour accéder au podcast]

Lire la suite : Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat France Culture

Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux

Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux

Carte blanche. Et si le comportement des jeunes femmes de familles aisées, les plus concernées, provenait de tensions entre générations, entre classes ?

Elles sont jeunes, leurs parents sont souvent cadres ou professions intermédiaires… ce qui les prédispose à être en bonne santé. Et pourtant elles ont des comportements anorexiques ou boulimiques. Les caractéristiques qui devraient les protéger sont-elles au principe de leur ­pathologie ?

C’est ce mystère de santé publique que cherchent à résoudre Claire Scodellaro (Paris-I), Jean-Louis Pan Ké Shon (Institut national de la statistique et des études économiques) et Stéphane Legleye (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans le dernier numéro de la Revue française de sociologie. L’anorexie et la boulimie, heureusement, ne touchent qu’une toute petite partie de la population : pour l’étudier, les chercheurs s’appuient donc sur une enquête portant sur près de 40 000 jeunes.

Les hommes satisfaits d’eux-mêmes

D’abord quelques constats. Les jeunes hommes sont protégés, seuls quelques-uns – une poignée – déclarent des comportements anorexiques, les jeunes femmes sont trente fois plus nombreuses. C’est en partie parce que les jeunes hommes sont satisfaits de leur corpulence : en moyenne, leurs mensurations idéales correspondent aux mensurations qu’ils déclarent. Ce n’est pas du tout le cas des filles.

Les filles de cadres sont plus touchées que les filles d’ouvriers : les premières se fixent d’ailleurs les idéaux corporels les plus difficiles à atteindre. Enfin, si l’anorexie et la boulimie commencent à l’adolescence, c’est rarement avant l’âge de 15 ans, et bien après le début de la puberté.

Pour débrouiller le mystère, les sociologues font donc l’hypothèse que les caractéristiques (jeunes, femmes, de classes supérieures) doivent être réinsérées dans des rapports sociaux – de sexe, de classe et d’âge – dans lesquels le corps joue un rôle. Ces modes de relations régulières, ­entre individus différents et inégaux, sont alors étudiés.

Recherche de statut social à l’adolescence

Les rapports de sexe sont envisagés sous l’angle de la séduction, où la minceur féminine est valorisée, par les hommes et par les femmes. Il ne s’agit pas que de domination masculine et de normes imposées. La recherche de la minceur est partie prenante de celle du statut social à l’adolescence : « Dans cette période d’apprentissage où les individus ne peuvent pas tirer prestige de leur profession, les propriétés classantes sont l’apparence et les goûts culturels. » La minceur est ainsi inscrite dans des rapports de classes : dans nos sociétés d’abondance alimentaire, elle est associée aux classes ­supérieures et joue le rôle de critère de distinction entre femmes de milieux sociaux différents.

Et enfin il faut prendre en considération des rapports d’âge et de génération : les filles présentant une anorexie mentale ou une boulimie déclarent plus souvent des relations conflictuelles avec leur père et leur mère. (…)

 

Lire la suite : Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux Le Monde

Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants »

Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants »

Tribune. Un groupe de spécialistes de l’enfance alerte sur les effets provoqués par l’utilisation des tablettes chez les tout-petits.

En janvier 2013, l’Académie des sciences, dans son rapport « L’enfant et les écrans », exprimait un avis favorable concernant l’utilisation des tablettes par les jeunes enfants. Plus de soixante chercheurs avaient vivement réagi.

Malgré leurs protestations, force est de constater que cet objet dont les effets mériteraient d’être soigneusement étudiés se retrouve de plus en plus fréquemment dans les mains des bambins, que ce soit dans la sphère privée ou publique (crèche, école maternelle).

Des scientifiques apportent pourtant leur caution. « Jouer sur une tablette, c’est bon pour les ­bébés », affirme ainsi le professeur Olivier Houdé, chercheur en psychopédagogie.

Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la télévision : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.

Nous observons que l’usage intensif de la tablette :

1 – augmente les troubles de l’attention ;

2 – retarde l’émergence du langage ;

3 – entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps ;

4 – altère le développement de la motricité fine et globale ;

5 – nuit à une socialisation adaptée.

Ce constat, nous l’avons fait en comparant de nombreux enfants avec d’autres moins exposés, ou en étudiant des enfants dont la consommation a été réduite à la suite des limitations que nous prescrivons.

Des effets sur l’attention La tablette capte fortement l’attention involontaire : l’image, attrayante visuellement, rapidement changeante et accompagnée de sons, fascine l’enfant. Elle est une source d’excitation. La machine encourage constamment des pseudo-réussites, y compris dans les actions violentes. En captant l’attention de l’enfant, la tablette retarde l’émergence de compétences capitales telles qu’un langage riche, une sociabilité adaptée, une motricité harmonieuse. Elle vole le temps aux activités nécessaires à leur ­développement.

Des effets sur le langage De plus en plus d’enfants consultent pour des retards de langage. Et parmi eux, beaucoup ont l’écran comme principale source de stimulation. Cela procure une certaine tranquillité aux parents, mais c’est au détriment de l’interaction verbale, cruciale dans cette période de la vie et indispensable à l’acquisition du langage. Les programmes prétendument « interactifs » ne permettent pas l’échange propre à la communication humaine. Aucune machine ne permet de contact visuel ou de langage adressé à l’enfant. Or c’est l’attention qui lui est portée qui permettra à l’enfant de découvrir qu’il est quelqu’un. « J’ai appris à dire “Je” parce que l’on m’a dit “Tu” ». (…)

Lire la suite : Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants » Le Monde

Etats-Unis : une corrélation surprenante entre suicides et importations

Etats-Unis : une corrélation surprenante entre suicides et importations

Une étude menée par deux économistes américains démontre que les taux de suicides des zones industrielles vulnérables à la compétition internationale ont augmenté à mesure que les importations venues de Chine bondissaient.

La mondialisation peut-elle conduire au suicide ? La question se pose après lecture des conclusions de l’étude menée par Justin Pierce, membre de la Fed et de Peter Schott, économiste à l’université de Yale (Connecticut).

À partir des travaux d’Anne Case et du prix Nobel Angus Deaton sur l’augmentation de la mortalité chez les hommes blancs âgés de 45 à 54 ans, les deux économistes ont découvert que « la tendance a démarré en 2000, lorsque l’on observe un grand bond des importations américaines de produits chinois et de grosses pertes d’emplois dans l’industrie », analyse Peter Scott dans les colonnes du Wall Street Journal.

Les importations multipliées par cinq

En 2000, le Congrès normalise les relations commerciales avec la Chine. À l’époque, les importations américaines de biens venus de Chine représentaient 100 milliards de dollars. Depuis, le montant a quintuplé pour atteindre 483,2 milliards de dollars l’année passée. 2009 mis à part, la hausse des échanges a été continue depuis 2000.

Parallèlement, des entreprises locales ont souffert de la concurrence de produits chinois moins chers. Certaines n’ont pas survécu, d’autres ont tout de même dû supprimer des effectifs pour maintenir leur activité. Quoi qu’il en soit, ces nouveaux échanges ont créé du chômage dans les régions historiquement industrielles des Etats-Unis.

Or, selon l’étude, les comtés où les emplois étaient les plus vulnérables face à la concurrence chinoise ont vu leur nombre de décès augmenter. Le phénomène « ne pourrait pas être expliqué par d’autres facteurs », retranscrit même le Wall Street Journal. Dans ces mêmes comtés, le nombre de suicides augmentait de 3,5% par an depuis 2000, selon l’étude. Pire, un comté voyait carrément son taux de décès augmenter de 11% pour un point de chômage supplémentaire.

Lire la suite : Etats-Unis : une corrélation surprenante entre suicides et importations La Tribune

Les médicaments anti-Alzheimer vont pouvoir continuer à ruiner la santé des patients

Les médicaments anti-Alzheimer vont pouvoir continuer à ruiner la santé des patients

Maintenir le remboursement de ces traitements, donc leur prescription par les médecins, c’est exposer les patients à des effets secondaires parfois très graves.

La ministre de la Santé vient d’annoncer, le 26 octobre sur RTL, qu’elle ne suivrait pas la Haute autorité de santé (HAS) dans sa recommandation de dérembourser les médicaments contre la maladie d’Alzheimer. La décision de Marisol Touraine peut passer, à première vue, pour une bonne nouvelle. Ce n’est pas cette fois qu’on réalisera des économies sur notre dos, se disent sans doute certains patients et leurs proches… En fait, ce qui se passe est bien pire. Le choix de la ministre revient à jouer dangereusement avec la santé des personnes touchées par cette maladie neurodégénérative.

La HAS, autorité publique indépendante, a rendu le 21 octobre un verdict sans appel, via sa Commission de la transparence. Les quatre médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer ont un service médical rendu «insuffisant», n’autorisant pas leur remboursement. Dit clairement : ils ne sont pas utiles car ils suscitent trop d’effets secondaires pour un bénéfice non avéré. Jusqu’ici, ces traitements bénéficiaient d’une cotation en service médical rendu (SMR) «faible», synonyme d’un remboursement à 15 % par l’Assurance maladie.

La Commission pointe, pour ces médicaments, leur «efficacité au mieux modeste associée à leur mauvaise tolérance», insistant sur «la nécessité d’une prise en charge globale des patients et des aidants intégrant des approches non médicamenteuses». Elle estime que «l’intérêt de ces médicaments est insuffisant pour justifier leur prise en charge par la solidarité nationale».

 

Lire la suite : Les médicaments anti-Alzheimer vont pouvoir continuer à ruiner la santé des patients | Slate.fr

Neoliberalism is creating loneliness. That’s what’s wrenching society apart

Neoliberalism is creating loneliness. That’s what’s wrenching society apart

Epidemics of mental illness are crushing the minds and bodies of millions. It’s time to ask where we are heading and why. What greater indictment of a system could there be than an epidemic of mental illness? Yet plagues of anxiety, stress, depression, social phobia, eating disorders, self-harm and loneliness now strike people down all over the world. The latest, catastrophic figures for children’s mental health in England reflect a global crisis.

There are plenty of secondary reasons for this distress, but it seems to me that the underlying cause is everywhere the same: human beings, the ultrasocial mammals, whose brains are wired to respond to other people, are being peeled apart. Economic and technological change play a major role, but so does ideology. Though our wellbeing is inextricably linked to the lives of others, everywhere we are told that we will prosper through competitive self-interest and extreme individualism.

In Britain, men who have spent their entire lives in quadrangles – at school, at college, at the bar, in parliament – instruct us to stand on our own two feet. The education system becomes more brutally competitive by the year. Employment is a fight to the near-death with a multitude of other desperate people chasing ever fewer jobs. The modern overseers of the poor ascribe individual blame to economic circumstance. Endless competitions on television feed impossible aspirations as real opportunities contract.

Consumerism fills the social void. But far from curing the disease of isolation, it intensifies social comparison to the point at which, having consumed all else, we start to prey upon ourselves. Social media brings us together and drives us apart, allowing us precisely to quantify our social standing, and to see that other people have more friends and followers than we do.

As Rhiannon Lucy Cosslett has brilliantly documented, girls and young women routinely alter the photos they post to make themselves look smoother and slimmer. Some phones, using their “beauty” settings, do it for you without asking; now you can become your own thinspiration. Welcome to the post-Hobbesian dystopia: a war of everyone against themselves.

Is it any wonder, in these lonely inner worlds, in which touching has been replaced by retouching, that young women are drowning in mental distress? A recent survey in England suggests that one in four women between 16 and 24 have harmed themselves, and one in eight now suffer from post-traumatic stress disorder. Anxiety, depression, phobias or obsessive compulsive disorder affect 26% of women in this age group. This is what a public health crisis looks like.

If social rupture is not treated as seriously as broken limbs, it is because we cannot see it. But neuroscientists can. A series of fascinating papers suggest that social pain and physical pain are processed by the same neural circuits. This might explain why, in many languages, it is hard to describe the impact of breaking social bonds without the words we use to denote physical pain and injury. In both humans and other social mammals, social contact reduces physical pain. This is why we hug our children when they hurt themselves: affection is a powerful analgesic. Opioids relieve both physical agony and the distress of separation. Perhaps this explains the link between social isolation and drug addiction. (…)

 

Read more/Lire la suite : Neoliberalism is creating loneliness. That’s what’s wrenching society apart | George Monbiot | Opinion | The Guardian

«Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» 

«Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» 

Le docteur Daniel Zagury, psychiatre et psychanalyste,est expert auprès de la cour d’appel. Et il a été amené à rencontrer de nombreux tueurs en série. Il estime qu’on ne peut pas parler de profil type de tueurs. Mais qu’on repère parmi eux des processus psychiques similaires de radicalisation.

Mohamed Lahouaiej Bouhlel renvoie-t-il à un portrait clinique type ?

On ne peut pas faire un portrait clinique avec si peu d’éléments. La réponse ne peut s’inscrire que dans une démarche prudente.

Qu’a-t-on repéré et comment comprendre les choses ?

Aujourd’hui, l’un des problèmes est que la société, ou la conscience collective, est réticente à voir ces personnes sous l’angle unique de la psychiatrie. Et on peut le comprendre : quand il y a eu 84 morts, on ne va et on ne peut pas réduire la tragédie aux effets d’un divorce qui s’est mal passé, ou dire que tout cela tient à la maladie mentale de l’auteur. Ce qui se passe dans le monde n’est pas réductible à un regard psychiatrique.

Mais que pouvez-vous dire ?

Il y a une confusion entre ce qui est de l’ordre de l’authentique maladie mentale, du trouble de la personnalité, et ce qui est de l’ordre de la singularité de la personne. Ce que l’on sait à peu près, c’est que dans le paysage des terroristes islamistes aujourd’hui, il y a très peu de malades mentaux avérés, de délirants qui ont commis des actes en rapport déterminant avec leur maladie. Pour autant, à l’autre bout de la chaîne, il y a peu de sujets bien équilibrés, solidement structurés, parfaits petits soldats de l’organisation. On observe surtout un vaste champ de personnalités, sans que l’on puisse parler de profil type, mais avec des processus qui, eux, sont régulièrement repérés. Il y a des déséquilibrés psychopathes, des toxicos, des alcooliques, des impulsifs, mais aussi des instables en rupture, ayant commis des actes de délinquance ou qui sont dans une errance existentielle. Cela fait une sorte de marais de sujets qui ont effectué, dans la première partie de leur existence, des actes transgressifs et mené une vie délinquante pas particulièrement marquée du sceau de la religion. C’est là qu’interviennent les processus transformatifs.

C’est-à-dire ?

On était habitué à un processus de radicalisation renvoyant à un circuit long, avec cette question centrale : comment un petit voyou va se transformer en bombe humaine prête à sacrifier sa vie pour rentrer dans l’histoire ? Ce circuit long est varié, il peut être balisé par des rencontres physiques, mais aussi passer simplement par Internet, dans un mouvement d’autoradicalisation. La personne va ainsi basculer dans un univers sectaire, de croyances et de convictions, et pour lui, quitte à surprendre, c’est un monde totalitaire, mais apaisant et rassurant. Son entourage va même noter qu’il va mieux. Ne s’inscrit-il pas dans un système qui va donner du sens à sa vie et donc à sa mort, au point que son individualité va se dissoudre complètement dans le collectif ? Cela implique un deuil de soi, de son passé, et un investissement idéalisé d’un futur purifié. Mais là, nous évoquons un circuit long, d’étape en étape, de renoncement en renoncement, et d’investissement en investissement vers un nouvel horizon circonscrit dans un système totalitaire. Car finalement tous vont dire les mêmes choses, évoquer les mêmes sourates, user de la même ironie, comme clonés. La mort n’est plus un sacrifice mais appelée de mille vœux.

Et puis il y a le circuit court…

Oui, comme avec Mohammed Lahouaiej Bouhlel, semble-t-il, ou comme avec d’autres où l’on voit que, dans un moment de crise existentielle, le sujet va basculer en quelques semaines. Cela peut naître à la faveur d’un conflit personnel, familial, professionnel, ou dans un moment de bascule existentielle. Ce circuit court interroge. D’autres l’ont évoqué, il y a sans doute eu auparavant une sorte de préradicalisation : il bascule certes, mais il était déjà sympathisant, fasciné. Là, dans le cas de Nice, il a semble-t-il cherché depuis des mois des vidéos de décapitations sur Internet. Ce n’est pas rien et pas sans effet. Dans un premier moment, ces vidéos vont provoquer le dégoût, puis il va y avoir un processus d’habituation. Le sujet va les regarder avec indifférence, se blinder, d’autant que les victimes sont vues comme des «chiens d’infidèles». Il va se forger une carapace et, à un stade de plus, il va se projeter dans la scène, et ce n’est pas au décapité qu’il va s’identifier, mais au bourreau. Il va devenir un surhomme, un Übermensch, un «surmusulman» qui terrasse les mécréants. Il va éprouver la toute-puissance de celui qui est débarrassé de tout sentiment humain. Il est indifférent à la souffrance de l’autre, mais il bascule aussi dans une inversion perverse des valeurs. Le Mal absolu, quand il concerne les autres, devient un Bien suprême. La cruauté est le signe de sa grandeur. Foncer avec un camion et renverser une foule avec des femmes et des enfants, tout cela participe alors d’une jouissance en apothéose, anticipée et désirée. C’est le travail de prématuration qui permet de parler de circuit court de radicalisation. Cela peut inquiéter : Daech a lancé au monde entier des incitations, des exhortations, en sachant qu’elles pourront être reprises par des sujets fragiles. (…)

Lire la suite de l’entretien : «Chez les terroristes islamistes, il y a très peu de malades mentaux avérés» – Libération

Magic mushrooms lift severe depression in clinical trial 

Magic mushrooms lift severe depression in clinical trial 

Magic mushrooms have lifted severe depression in a dozen volunteers in a clinical trial, raising scientists’ hopes that the psychedelic experiences beloved of the Aztecs and the hippy counter-culture of the 1970s could one day become mainstream medicine.

A clinical trial, which took years and significant money to complete due to the stringent regulatory restrictions imposed around the class 1 drug, has found that two doses of psilocybin, the active substance in the mushrooms, was sufficient to lift resistant depression in all 12 volunteers for three weeks, and to keep it away in five of them for three months.

The size of the trial and the absence of any placebo means the research, funded by the Medical Research Council and published in the Lancet Psychiatry journal (pdf), is a proof of principle only.

The scientists, from Imperial College London, said they hoped the results would encourage the MRC or other funders to put up the money needed for a full trial. However, the use of a placebo control, comparing those who use the drug with those who do not, will always be difficult, because it will be obvious who is having a psychedelic experience.

Results raise hopes that active substance in class 1 drug could be used to treat mental health conditions in future.

Lire la suite : Magic mushrooms lift severe depression in clinical trial | Science | The Guardian