L’hôpital, objet de convoitises des labos

L’hôpital, objet de convoitises des labos

Les laboratoires pharmaceutiques travaillent dans l’ombre afin d’influencer médecins et décideurs publics. Alternatives Economiques publie des données exclusives qui prouvent leur omniprésence dans la politique économique du médicament. Deuxième volet de l’enquête du magazine Alternatives Économiques en quatre épisodes.

Carton rouge. C’est avec cette sanction symbolique – à valeur d’exemple – que l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), premier centre hospitalier de France, met en garde les médecins qui se retrouvent dans des situations de liens d’intérêts* qu’elle juge « excessifs », car trop visibles, avec les laboratoires pharmaceutiques. Martin Hirsch, le directeur général, en dispense en moyenne six par an. Même si l’AP-HP est pionnière en France en la matière, cela reste peu au regard de la fréquence de ces liens. Selon notre enquête, pas moins de 73 % des médecins de l’AP-HP entretiennent des liens d’intérêts avec des laboratoires.

77,5 % des médecins hospitaliers sont en lien avec les labos dans l’ensemble des centres hospitaliers universitaires (CHU)

Ils sont plus nombreux encore à l’échelle de l’Hexagone : en moyenne, 77,5 % des médecins hospitaliers sont en lien avec les labos dans l’ensemble des centres hospitaliers universitaires (CHU) ! Ces données exclusives, extraites par Alternatives Economiques avec l’aide des associations Regards citoyens et Formindep1 , reflètent la forte pénétration des délégués commerciaux des laboratoires au sein des hôpitaux. Elles pointent aussi un système encore très opaque de circulation des financements pour la recherche. Il faut dire que pour les labos, l’hôpital est une cible stratégique sur le marché français.

Un marché moteur

En France, les médicaments sont écoulés soit via les pharmacies, où les patients se rendent après la consultation (ou pas) d’un médecin, soit via les hôpitaux. Le marché hospitalier représentait 7,4 milliards d’euros en 2016, sur un chiffre d’affaires total du médicament en France de 27,6 milliards d’euros, soit un peu plus d’un quart, selon un rapport de Xerfi2. Mais surtout, « les laboratoires sont prêts à tous les « sacrifices » pour que les médicaments soient prescrits en première intention à l’hôpital, car ils savent que le renouvellement est ensuite quasi automatique par les médecins de ville », explique Etienne Caniard, ancien membre de la Haute autorité de santé, dans un récent ouvrage3. De fait, jusqu’à la moitié des prescriptions des généralistes en médecine de ville sont prédéterminées par celles des médecins hospitaliers4.

Ces derniers sont par conséquent au centre des attentions des laboratoires. Parmi les « avantages » les plus courants qui leur sont octroyés, il y a l’invitation à des colloques, dont le coût moyen s’élève à 1 211 euros, selon l’AP-HP. Faute de budget public, la formation médicale des praticiens continue en effet à être financée à hauteur de 98 % par l’industrie pharmaceutique, selon l’Igas5. « Si la qualité scientifique de ces colloques n’est pas forcément remise en cause, c’est surtout l’occasion pour les labos de promouvoir leur nouveau médicament dans une logique marketing, en insistant peu sur les contre-indications et les effets secondaires », affirme Paul Scheffer, du Formindep.

Des « associations de service » opaques

Mais le principal intérêt des laboratoires pharmaceutiques est ailleurs. « La participation des médecins hospitaliers à la recherche clinique et leur influence nous importent davantage que leurs prescriptions », affirme un dirigeant d’une grande entreprise pharmaceutique. Pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché (AMM) d’un médicament, un laboratoire doit en effet effectuer des essais cliniques, qui sont encadrés par des normes internationales et doivent obligatoirement avoir lieu en CHU. D’où la nécessité pour les industriels de trouver des équipes médicales au sein de ces établissements. (…)

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Lire aussi (volet 1 de l’enquête d’Alternatives Economiques) : https://www.alternatives-economiques.fr//lobbying-labos-pharmaceutiques-ne-lachent-rien/00082521

L’obésité, maladie de « pauvres »

L’obésité, maladie de « pauvres »

L’épidémie d’obésité se propage dans le monde, entraînant une augmentation des maladies chroniques associées : diabète, maladies cardio-vasculaires, certains cancers… C’est même l’une des premières causes avancées du fléchissement de l’espérance de vie aux Etats-Unis. En France, le surpoids et l’obésité sont restés stables entre 2006 et 2015, selon le volet nutrition de l’Etude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (étude Esteban), rendu public mardi 13 juin. Si cette stabilisation est une bonne nouvelle, l’obésité et le surpoids restent à des niveaux élevés.

Surpoids pour un adulte sur deux

Un adulte sur deux (54 % des hommes et 44 % des femmes) était en surpoids en 2015, et un sur six obèse. Le surpoids touche 17 % des enfants de 6 à 17 ans et l’obésité 4 % (1 % de plus qu’en 2006). La mise en place du Programme national nutrition santé (PNNS) en 2001 par le ministère de la santé semble avoir des effets. Sa quatrième version est en cours. Cette stabilité ne doit toutefois pas masquer de fortes inégalités sociales en termes de corpulence, une réalité qui frappe tous les pays développés.

« Si la prévalence du surpoids chez l’enfant reste globalement stable en France depuis les années 2000 et relativement faible par rapport à ses voisins européens, je m’interroge ­depuis longtemps sur les raisons pour lesquelles les inégalités sociales sont si marquées », questionne ainsi Sandrine Lioret, chercheuse en épidémiologie à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm).

Lire aussi le témoignage :   Il est urgent de lutter contre la « grossophobie »

Il fut un temps, lors des disettes médiévales, où les « clercs bien gros et gras » étaient valorisés, comme le décrit l’historien Georges Vigarello (Ecole des hautes études en sciences sociales, CNRS), dans Les Métamorphoses du gras. Histoire de l’obésité (Seuil, 2010). Le « gras » était alors ­synonyme d’opulence, bien loin de la dictature actuelle de la minceur. Aujourd’hui encore, être trop gros peut être un marqueur social, mais qui pointe à l’inverse plus souvent les populations défavorisées.

De fait, l’étude Esteban montre que les personnes les moins diplômées sont plus fréquemment obèses. Ainsi 60,8 % des hommes dont le niveau d’études est inférieur au baccalauréat sont en surpoids, contre 42 % de ceux de niveau bac + 3. Même tendance chez les femmes, avec 53,4 % de celles n’ayant pas le bac en surpoids contre 29,6 % des femmes de niveau bac + 3. De même, chez les enfants, ceux dont le père ou la mère n’avaient pas de diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat étaient plus souvent en surpoids ou obèses.

Photo extraite de la série d’autoportraits « Eleven Years ». Ce travail a été mené durant onze années par la photographe Jen Davis.

Fortes disparités régionales

Ces résultats confirment les tendances observées par la cohorte épidémiologique Constances en 2016, avec de fortes disparités régionales : 25,6 % dans le département du Nord, 10,7 % à ­Paris, zone la moins touchée. Là encore, il est montré que le taux d’obésité est inversement proportionnel au niveau socio-économique.

Un chiffre : un peu plus de 30 % des femmes dont le revenu mensuel est inférieur à 450 euros sont obèses, ce taux chutant à 7 % chez celles qui disposent de plus de 4 200 euros par mois. « Il y a une trajectoire biologique, psychologique et sociale de l’obésité qui s’impose à la personne concernée », résume le professeur Olivier Ziegler, coordinateur du Centre spécialisé de l’obésité de Nancy. (…)

 

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Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat

Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat

À trois jours du scrutin présidentiel, savez-vous quel candidat aura votre suffrage ? Votre cerveau est loin d’être inactif pendant cette campagne. On vous explique ici les mécanismes cérébraux de la prise de décision. Spoiler : une « banane » intervient dans l’histoire, et menace votre rationalité.

La pensée humaine. Cerveau d'un homme avec les zones relatives au sens, à l'imagination, à l'intellect..., gravure sur cuir, milieu du 17e siècle
La pensée humaine. Cerveau d’un homme avec les zones relatives au sens, à l’imagination, à l’intellect…, gravure sur cuir, milieu du 17e siècle Crédits : Sudhoff-Institut, Leipzig, Allemagne /photo VCG WilsonGetty

Voter​ ​ou​ ​ne​ ​pas​ ​voter à ce scrutin présidentiel du 23 avril ? Voter « utile », ou selon ses idéaux ?​ ​Pour​ ​lequel des onze candidats​ ​? La prise de décision est une fonction​ ​essentielle​ ​du​ ​cerveau. Le 25 avril 2014, l’émission Science publique de Michel Alberganti la passait au scanner des neurosciences. Avec notamment Philippe​ ​Damier, professeur​ ​de​ ​neurologie​ ​au​ ​CHU​ ​de​ ​Nantes et Alain​ ​Berthoz,​ ​neurophysiologiste. Grâce à cette archive (toujours d’actualité malgré les progrès des neurosciences, nous a assuré Philippe Damier), on lève le voile sur les mécanismes à l’œuvre dans votre petite usine mentale lorsque vous devez peser le pour, le contre, convoquer votre libre arbitre, et finalement, opter pour le choix qui vous semble juste. Sachant qu’une donnée vient compliquer l’équation : les émotions, parties prenantes du processus, qui peuvent menacer la rationalité de votre choix.

[SUuvre le lien vers l’article d’origine pour accéder au podcast]

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L’excès de sport nuit à la libido des hommes 

L’excès de sport nuit à la libido des hommes 

Vous enfilez vos chaussures de course tous les matins pour parcourir 10 kilomètres? Vous avalez 200 kilomètres par semaine sur votre vélo? Ne vous étonnez pas si votre appétit sexuel vous semble quelque peu en sommeil… Les sports d’endurance comme la course à pied ou le vélo, pratiqués de manière intensive, auraient, en effet, un effet négatif sur la libido, révèle une étude publiée sur le site de la revue Medicine & Science in Sports and Exercise.

Les chercheurs de l’université de Caroline du Nord, aux États-Unis, ont soumis plus de 1000 hommes à un questionnaire sur leurs habitudes sexuelles et sportives, notamment sur la durée et l’intensité de leurs entraînements. La plupart des participants pratiquaient la course à pied ou le vélo. Les résultats montrent que ceux qui s’entraînaient le plus longuement et le plus intensément avaient une libido réduite. À l’inverse, les hommes qui avaient une activité physique légère ou modérée avaient des niveaux de libido plus élevés.

Le corps fait des choix en permanence

Les chercheurs n’expliquent pas la nature du lien qu’ils viennent d’établir. Ils suggèrent un impact de l’activité physique sur le taux de testostérone, et donc sur la libido ou sur la fertilité. «Les spécialistes de la fertilité interrogent souvent les femmes sur leur pratique sportive. Selon nos données, nous pensons qu’ils devraient aussi interroger les hommes», conclut le Pr Anthony Ackney, l’un des auteurs de l’étude.

Les résultats de cette étude n’étonnent pas vraiment le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes, à l’Insep), qui explique que le corps fait des choix en permanence. «Lorsqu’on réalise des efforts intenses et soutenus, l’organisme et ses cellules réorientent préférentiellement les voies de production énergétique vers l’option choisie, l’exercice, et moins vers les autres.

Preuve de ce phénomène, le dérèglement des cycles menstruels chez les femmes très sportives: chez les meilleures marathoniennes mondiales, l’aménorrhée (absence de règles) est fréquente. Mais ce phénomène est transitoire, réversible et sans conséquence sur le long terme ni sur les maternités. «Selon les études menées à l’Irmes, lorsqu’elles décident d’arrêter l’entraînement pour concevoir un enfant, elles sont enceintes dans les quelques mois qui suivent ; preuve que le corps est tout aussi “performant” dans ce domaine», rassure le professeur Jean-François Toussaint, qui ajoute: «Ces mécanismes, associés à la longévité plus grande des athlètes de haut niveau, commencent à nous faire mieux comprendre les relations intimes entre performance et survie.»

Ce qui vaut pour les sportifs de haut niveau s’applique-t-il à des sportifs amateurs? Sans doute, mais dans une moindre mesure. «Lorsque les gens rentrent du boulot fatigués, leur libido n’est pas forcément au top. C’est un peu la même chose avec les personnes surentraînées, elles sont fatiguées, manquent de tonus physique et psychique, et leur libido en pâtit», explique le Dr Antoine Faix, urologue et sexologue, responsable du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’association française d’urologie. (…)

 

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Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux

Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux

Carte blanche. Et si le comportement des jeunes femmes de familles aisées, les plus concernées, provenait de tensions entre générations, entre classes ?

Elles sont jeunes, leurs parents sont souvent cadres ou professions intermédiaires… ce qui les prédispose à être en bonne santé. Et pourtant elles ont des comportements anorexiques ou boulimiques. Les caractéristiques qui devraient les protéger sont-elles au principe de leur ­pathologie ?

C’est ce mystère de santé publique que cherchent à résoudre Claire Scodellaro (Paris-I), Jean-Louis Pan Ké Shon (Institut national de la statistique et des études économiques) et Stéphane Legleye (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans le dernier numéro de la Revue française de sociologie. L’anorexie et la boulimie, heureusement, ne touchent qu’une toute petite partie de la population : pour l’étudier, les chercheurs s’appuient donc sur une enquête portant sur près de 40 000 jeunes.

Les hommes satisfaits d’eux-mêmes

D’abord quelques constats. Les jeunes hommes sont protégés, seuls quelques-uns – une poignée – déclarent des comportements anorexiques, les jeunes femmes sont trente fois plus nombreuses. C’est en partie parce que les jeunes hommes sont satisfaits de leur corpulence : en moyenne, leurs mensurations idéales correspondent aux mensurations qu’ils déclarent. Ce n’est pas du tout le cas des filles.

Les filles de cadres sont plus touchées que les filles d’ouvriers : les premières se fixent d’ailleurs les idéaux corporels les plus difficiles à atteindre. Enfin, si l’anorexie et la boulimie commencent à l’adolescence, c’est rarement avant l’âge de 15 ans, et bien après le début de la puberté.

Pour débrouiller le mystère, les sociologues font donc l’hypothèse que les caractéristiques (jeunes, femmes, de classes supérieures) doivent être réinsérées dans des rapports sociaux – de sexe, de classe et d’âge – dans lesquels le corps joue un rôle. Ces modes de relations régulières, ­entre individus différents et inégaux, sont alors étudiés.

Recherche de statut social à l’adolescence

Les rapports de sexe sont envisagés sous l’angle de la séduction, où la minceur féminine est valorisée, par les hommes et par les femmes. Il ne s’agit pas que de domination masculine et de normes imposées. La recherche de la minceur est partie prenante de celle du statut social à l’adolescence : « Dans cette période d’apprentissage où les individus ne peuvent pas tirer prestige de leur profession, les propriétés classantes sont l’apparence et les goûts culturels. » La minceur est ainsi inscrite dans des rapports de classes : dans nos sociétés d’abondance alimentaire, elle est associée aux classes ­supérieures et joue le rôle de critère de distinction entre femmes de milieux sociaux différents.

Et enfin il faut prendre en considération des rapports d’âge et de génération : les filles présentant une anorexie mentale ou une boulimie déclarent plus souvent des relations conflictuelles avec leur père et leur mère. (…)

 

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Santé publique et sécurité routière : Mélenchon le mieux noté par des experts

Santé publique et sécurité routière : Mélenchon le mieux noté par des experts

Jean-Luc Mélenchon a répondu positivement à toutes les propositions du questionnaire envoyé à sept candidats par des personnalités spécialisées de la société civile.

Les intentions de sept candidats à la présidentielle en matière de santé publique et de sécurité routière ont été passées au crible par des experts : Jean-Luc Mélenchon est le mieux noté, devant Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et François Fillon, selon des résultats publiés mardi.

20 questions pour tester les candidats. Sept personnalités avaient envoyé à tous les candidats une liste de 20 questions pour tester leur volonté d’agir contre des facteurs de risque évitables qui sont « à l’origine de 100.000 morts prématurées par an ».

Jean-Luc Mélenchon a décroché un 20/20 car il a répondu oui à l’ensemble des mesures préconisées par ces experts, y compris celles pouvant fâcher des électeurs. Benoît Hamon obtient un 15, Marine Le Pen 8, Emmanuel Macron 7 et François Fillon 2. Nathalie Arthaud a 13 et Jacques Cheminade 12. Les autres n’ont pas répondu. Nicolas Dupont-Aignan n’avait pas été contacté. Les réponses des candidats, les notes délivrées et les commentaires des experts sont accessibles en ligne.

Hausse du prix du tabac, taxe sur les produits trop sucrés… Sur la prévention, il a été demandé qui était prêt à augmenter fortement le prix du paquet de cigarettes, à favoriser l’activité physique dans la vie quotidienne par des financements et pour lutter contre l’obésité, à agir contre les aliments trop gras, trop sucrés, trop salés par l’intermédiaire d’une réglementation de la publicité et des taxes.

La lutte contre la promotion inappropriée des médicaments (avec interdiction des visiteurs médicaux et en faisant en sorte que la formation continue des médecins soit indépendante des laboratoires) ou l’augmentation du nombre de radars mobiles faisaient aussi partie des mesures proposées par les experts.

Mélenchon pour un paquet de cigarettes à 20 euros en 2022. Emmanuel Macron accepte d’augmenter le prix du paquet de cigarettes à 10 euros dès 2017, François Fillon refuse et Benoît Hamon propose d’augmenter les taxes de 10% par an sans répondre positivement. Aucun ne se déclare franchement pour un paquet à 20 euros à la fin de son quinquennat, sauf Jean-Luc Mélenchon.

Quant au remplacement de la mention « à consommer avec modération » par la quantité d’alcool pur en grammes et le nombre de calories dans chaque contenant, il est accepté par trois candidats (Hamon, Macron et Mélenchon), et considéré comme « à étudier » par François Fillon. Taxer les aliments proportionnellement notamment à leur teneur en gras, sucre et sel est accepté par Benoit Hamon et refusé par François Fillon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. (..)

 

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Santé : les non-dits de la campagne

Santé : les non-dits de la campagne

La santé s’est-elle vraiment invitée dans le débat présidentiel, comme l’affirment et s’en félicitent de nombreux acteurs du secteur ? Certes, la polémique autour des propositions de François Fillon, accusé pendant de longues semaines d’être le fossoyeur de la Sécu après avoir proposé une séparation entre la prise en charge du petit et du gros risque, a relancé la question du panier de soins et du rôle respectif des régimes obligatoires et des acteurs complémentaires, au premier rang desquels la Mutualité.

Les vraies questions sont-elles pour autant posées ? Cette polémique n’est-elle pas avant tout l’illustration de l’écart entre une protection sociale rêvée et une réalité que l’on préfère ignorer ?

Des écarts déjà actés

Bien sûr, la séparation petit risque/gros risque n’a aucun sens au-delà de la recherche d’économies de court terme. Bien sûr, cette séparation conduit à négliger la prévention.

Le taux de remboursement moyen est déjà de 90 % pour les soins lourds et de 50 % pour les soins courants

Pourtant, l’objectif d’équilibre des comptes s’est imposé et la tendance à la baisse du remboursement des soins courants a traversé les majorités politiques depuis de longues années, avec une ampleur et un rythme parfois différents, mais avec une grande constance et une conséquence que nul ne peut nier, un taux de remboursement moyen de 90 % pour les soins lourds et de 50 % pour les soins courants. N’est-ce pas déjà une séparation petit risque/gros risque… que chacun a accepté ?

Pourquoi cette évolution a-t-elle été possible ? Tout simplement parce que face à un débat limité aux équilibres financiers de court terme, chacun a intégré la nécessité de choix et que le simple bon sens conduit à privilégier la prise en charge des maladies graves au détriment des soins courants.

L’enjeu est aujourd’hui de permettre à chacun de bénéficier des progrès médicaux considérables qui ont marqué ces dernières décennies, d’avoir accès au bon professionnel, au bon traitement, au bon parcours de soins notamment pour éviter les retards de diagnostics synonymes de perte de chance pour les patients.

L’enjeu est d’adapter l’organisation de l’offre de soins et la protection sociale à une médecine efficace plutôt que d’entretenir la nostalgie de la Sécu de 1945

L’enjeu est d’adapter l’organisation de l’offre de soins et la protection sociale à une médecine efficace plutôt que d’entretenir la nostalgie de la Sécu de 1945… qui face à des possibilités thérapeutiques limitées devait se contenter de compenser tant bien que mal les conséquences de la maladie en versant des revenus de remplacement.

Trois sujets devraient être au centre de la campagne présidentielle, ils en sont étrangement absents : l’organisation des parcours de soins, le poids exorbitant de l’hôpital en France, et les nouveaux métiers à imaginer et à développer pour répondre aux enjeux de l’accompagnement au-delà des soins.

Organiser autant que financer

Il peut paraître paradoxal de reléguer les enjeux de financement au même niveau que l’organisation, voire derrière, mais aujourd’hui notre système souffre avant tout d’un manque d’efficience.

L’assurance maladie garde le monopole de la gestion du risque, même l’instauration des agences régionales de santé (ARS) n’a pas permis d’aller vers une réelle décentralisation de la gestion du risque, l’Assurance maladie ayant défendu son territoire avec un soin jaloux.

Pourtant la politique conventionnelle, qui incarne cette gestion du risque, a failli sur ses principaux objectifs.

Qui peut prétendre que la politique de rémunération des professionnels est une réussite alors que l’hétérogénéité demeure toujours aussi forte entre professions, à l’intérieur même des professions selon le secteur conventionnel et que les actes cliniques sont aujourd’hui encore sacrifiés au profit des actes techniques ?

Qui peut prétendre que l’installation des professionnels est un succès devant le développement des déserts médicaux ?

Qui peut prétendre que l’installation des professionnels est un succès devant le développement des déserts médicaux alors que les médecins sont encore aujourd’hui beaucoup plus nombreux qu’il y a quelques années… au moment où l’on parlait d’excédent d’offre ?

Qui peut prétendre que la lutte contre les « restes à charge » est une réussite alors que ceux-ci se multiplient sous l’effet de la déconnexion entre les bases de remboursement et les prix réellement pratiqués, les dépassements de tarifs représentant aujourd’hui environ 15 milliards d’euros au total ?

L’organisation des soins est trop complexe, trop dépendante de l’existant pour se satisfaire d’un modèle unique imposé par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) 1ou le ministère de la Santé. L’organisation doit être décidée au plus près du terrain pour articuler la médecine de ville, dont le pilotage incombe à l’Assurance maladie, et l’hôpital qui dépend des services ministériels.

Aujourd’hui, l’absence d’organisation est un facteur de perte de chance pour les patients. Les retards de diagnostic, notre incapacité à organiser les campagnes de dépistage auxquelles échappe une partie importante de la population, souvent la plus fragile, sont à l’origine d’une mortalité évitable.

L’amélioration de l’état de santé de la population passe moins par une évaluation de la qualité des actes individuels que par une amélioration des parcours, de la coordination entre professionnels. Ce n’est qu’ainsi que l’on pourra lutter contre la non-qualité. Tous les candidats déclarent vouloir la combattre, sans préciser comment.

Sortir des situations de rente et des corporatismes

Qu’il s’agisse d’améliorer la couverture vaccinale en la confiant en partie aux pharmaciens, de réduire les délais d’attente chez les ophtalmologues en développant les nouveaux métiers comme celui d’optométriste, d’inventer et de promouvoir de nouveaux métiers pour mieux répondre à des besoins liés au vieillissement, au développement des pathologies chroniques, toutes les initiatives se heurtent au conservatisme des syndicats professionnels et aux défenses corporatistes.

C’est ainsi que notre pays a toujours privilégié les spécialistes au détriment d’autres professions intermédiaires ou des généralistes, les médecins aux autres professions médicales, bref l’intervention la plus lourde au détriment de la mieux adaptée.

Les conséquences sont importantes : sous-utilisation des compétences, donc formations coûteuses mal utilisées, frustration des professionnels qui se sentent souvent déclassés, et prises en charge inadaptées, tout particulièrement pour les personnes âgées.

Il faut passer d’une organisation de l’offre à laquelle s’adaptait tant bien que mal le patient, à une organisation des professionnels autour de ce dernier

Le progrès médical et les formidables avancées techniques requièrent toujours plus de spécialisation mais à côté des actes techniques, le besoin de coordination, d’accompagnement est trop souvent oublié. Il nécessite bien sûr une autre organisation mais aussi et surtout de nouveaux métiers, une nouvelle répartition des tâches, une réelle coordination entre les professionnels.

Il faut passer d’une organisation de l’offre à laquelle s’adaptait tant bien que mal le patient, à une organisation des professionnels autour de ce dernier. C’est une remise en cause profonde du rôle des acteurs actuels, mais le malaise des professionnels de santé qui touche aujourd’hui toutes les professions témoigne de l’urgence d’avancer dans cette voie, non en imposant un modèle unique d’organisation et de répartition des compétences mais en faisant confiance aux acteurs pour expérimenter de nouveaux modes d’organisation et de coopérations professionnelles.

Redonner sa juste place à l’hôpital

L’hôpital occupe une place exorbitante dans l’offre de soins française, toutes les comparaisons internationales le confirment. Pour y remédier, la réponse a toujours été une contrainte budgétaire trop générale sans affichage suffisant de priorités qui se traduisent par l’affectation des moyens nécessaires à certains secteurs sinistrés… et la fermeture d’autres. La répartition quasi immuable des postes de professeurs des hôpitaux s’apparente plus au maintien de rentes qu’à une adaptation aux besoins et aux évolutions épidémiologiques ; elle entretient l’immobilisme…

La liberté d’installation demeure un tabou, du moins pour les candidats qui entretiennent un espoir raisonnable d’être élus

Mais aucun candidat n’ose prendre le risque d’aborder ce sujet. Pas plus d’ailleurs que l’organisation de la médecine de ville en amont et en aval de l’hôpital, sans laquelle toute tentative de réforme de l’hôpital est vaine. Est-il logique de préférer maintenir une structure hospitalière dans les zones dépourvues de médecins plutôt que de prendre les mesures nécessaires à leur installation ? La liberté d’installation demeure un tabou, du moins pour les candidats qui entretiennent un espoir raisonnable d’être élus. Alors qu’un rapport de 2004 du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM), voté y compris par les syndicats médicaux reconnaissait qu’en l’absence de succès des mesures incitatives, il faudrait la remettre en cause.

L’hôpital ne peut plus vivre en étant écartelé entre des soins de haute technicité et son rôle de filet de sécurité pour compenser les défauts d’organisation. (…)

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Macron perd sa santé publique

Macron perd sa santé publique

Lors de son déplacement à la Réunion, Emmanuel Macron a vanté les «thérapies alternatives» d’un cancérologue très controversé.

Mais quelle mouche a donc piqué Emmanuel Macron lors de son meeting à la Réunion, samedi 25 mars ? La scène est passée sur le moment inaperçue. A l’occasion de questions du public, et pendant un passage sur le thème de la santé, Emmanuel Macron, alors très détendu, a expliqué «qu’on n’a pas assez développé la prévention, la médecine par les plantes et les thérapies alternatives». Et voilà qu’il poursuit : «J’étais il y a quelques mois en Guadeloupe, où le Pr Joyeux fait un travail remarquable. C’est une manière intelligente d’utiliser la biodiversité.»

Ah bon… Voulait-il montrer par ces propos qu’il n’avait aucun lien avec la riche industrie pharmaceutique ? En tout cas, citer Henri Joyeux est peu banal. Voilà un cancérologue très contesté qui, récemment, a lancé une pétition très alarmiste sur les vaccins, lui valant en première instance une radiation de l’Ordre des médecins. En tout cas, une pétition dénoncée par beaucoup comme «une ineptie en matière de santé publique». Le Dr Olivier Veran, qui est en charge des questions de santé chez Macron, a tout de suite réagi, dans un tweet : «Le combat pour la politique vaccinale est une priorité absolue de santé pub. Aucune proximité avec M. Joyeux et ses thèses.»

A lire aussi : Tribune : 100% des Français dans la salle d’attente des candidats

Ouf… Pour autant comment ne pas oublier un épisode troublant survenu en 2015. Alors qu’il était encore ministre et que l’on débattait de la loi santé publique à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a apporté son soutien aux députés qui cherchaient à donner un gros coup de canif à la loi Evin sur la publicité sur l’alcool. Déclarant ainsi : «Ce n’est pas quelque chose qui contrevient aux objectifs de santé publique.» Et ajoutant : «Il faut permettre à certaines régions – et aux emplois qui vont avec en France – de défendre leurs intérêts, de faire la promotion de ce qu’on appelle en effet l’œnotourisme.» «Je ne change pas de position. Je trouve ça assez désastreux», avait réagi vertement la ministre Marisol Touraine, s’appuyant sur les chiffres donnés par Agnès Buzyn, directrice de l’Institut national du cancer : «Une augmentation de 1% des investissements dans les publicités pour l’alcool, c’est 0,15% d’alcool consommé en plus.» (..)

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Que cachent réellement nos fatigues ? 

Que cachent réellement nos fatigues ? 

Derrière le sentiment de lassitude et le manque d’énergie, différentes causes psychologiques sont à déceler. L’ado: «J’ai la flemme» ; la jeune mère: «Je suis débordée» ; le fumeur en sevrage: «Je traîne les pieds»… À chacun sa manière de la dire, sa fatigue. Mais, d’ailleurs, peut-il n’y avoir qu’une seule fatigue? On peut en douter et appréhender plutôt cette notion comme un concept élastique en quelque sorte, au point que des chercheurs viennent de lui consacrer un remarquable dictionnaire qui dévoile les formes multiples de la fatigue Un ensemble au fond très revigorant à une époque où l’on cherche systématiquement à évincer tout sentiment de lassitude et d’asthénie.

Bien sûr, il y a, opposée à la «bonne fatigue» qui naît d’un effort soutenu et identifié, le syndrome de fatigue chronique (syndrome d’intolérance systémique à l’effort) qui, pour être identifié, doit comporter au moins les trois symptômes suivants: fatigue perdurant depuis au moins six mois, intense, nouvelle ou d’un début défini, ne résultant pas d’un effort excessif continu et non améliorée par le repos, avec réduction du niveau des activités personnelles, professionnelles ou sociales auparavant réalisées ; malaise post-effort ; sommeil non réparateur ; et au moins une des deux manifestations suivantes: altération cognitive, incapacité à rester debout  (critères définis par l’IOM (Institute of Medicine of the National Academies).

«Les troubles du sommeil sont la première cause de fatigue diurne»

Dr Alain Autret, neurologue

Aux médecins, qui sont les premiers à recevoir les 1 % à 3 % de personnes consultant spécialement pour ce problème, de déceler quelle cause physique est ici en question: «Nous cherchons d’abord à savoir si un événement particulier a généré un effort, explique le Dr Alain Autret, neurologue, qui vient de publier Les Maladies dites “imaginaires” (Éd. Albin Michel). Puis nous nous demandons si la personne ne souffre pas d’insomnie ou d’hypersomnie, car les troubles du sommeil sont la première cause de fatigue diurne. Nous investiguons ensuite du côté des dérèglements endocriniens, de la thyroïde, des pathologies neurologiques ou neuromusculaires… Si rien de cela ne s’est confirmé, nous prospectons du côté de la dépression. Mais il faut alors que la fatigue soit associée à d’autres symptômes comme le retrait social, la tristesse, la procrastination, le désinvestissement affectif…»

La fatigue seule reste donc difficile à appréhender. Peut-être pour mieux la cerner faut-il se référer à son antagoniste, l’énergie, aussi indéfinissable puisque se situant elle aussi à la frontière du physique et du psychique. Pour les professionnels de la psyché, elle est cette fameuse «libido» dont Freud voyait essentiellement l’origine sexuelle, une énergie vitale qui, lorsqu’elle est refoulée, entrave notre existence. Pour son disciple Jung – avec qui il y eut d’ailleurs conflit autour de cette question majeure -, la «libido» était bien plus, comme l’explique la psychanalyste Viviane Thibaudier, auteure de 100 % Jung (Eyrolles): «C’est l’énergie qui se manifeste dans le processus de la vie et que l’on perçoit subjectivement sous forme d’aspirations et de désirs.»

Une fatigue inexplicable peut signifier des conflits psychiques irrésolus

Elle s’incarne ainsi dans l’envie de créer, de construire sa vie, de travailler… Et elle offrait à Jung une grille de lecture pour mieux comprendre les névroses de ses patients. «La vie entière est un problème d’énergie selon lui, et même avant qu’il ne s’inspire de la philosophie chinoise, Jung en a eu l’intuition, souligne Viviane Thibaudier. Ainsi, l’équilibre naît d’une tension acceptable entre des contraires. S’il y a trop d’énergie d’un côté (la carrière par exemple), cela opère forcément aux détriments d’un autre (la vie affective). De même pour les types psychologiques qui caractérisent chacun d’entre nous: si toute mon existence fonctionne sur la dimension “pensée”, alors il y a manque dans la dimension “sentiment”.» Bien distribuer son énergie pour être heureux? La proposition reste d’actualité.

Ainsi, une fatigue inexplicable peut signifier des conflits psychiques irrésolus: la personne est comme prise dans l’impasse de son perfectionnisme ou de son obéissance aux normes. Ou bien, après un traumatisme ou un deuil, elle reste «sur place ». Ou bien elle est sous l’emprise d’un parent, d’un conjoint, d’un collègue… Ou bien elle porte les fardeaux des autres, «en fait trop». Ainsi se retrouve-t-elle vidée de toute énergie alors même que son hygiène de vie semble bonne. (…)

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La santé, un enjeu majeur pour le vote des Français

La santé, un enjeu majeur pour le vote des Français

Selon un sondage, les Français jugent qu’il faut inciter les médecins à s’installer dans les déserts médicaux  et responsabiliser tous les acteurs pour réduire le déficit de la Sécurité sociale.

Que les candidats à la présidentielle se le disent: à deux mois du scrutin, la santé est un enjeu important pour les Français, selon la 7e vague du Baromètre santé réalisé par Odoxa pour Le Figaro Santé, France Inter, Orange Healthcare et la MNH. Au point que cela pourrait influencer le vote de 77 % des sondés.

Notre système de santé est un trésor qu’il faut préserver, selon une majorité des 1001 Français interrogés (échantillon représentatif de la population adulte): 78 % d’entre eux jugent que leur système de santé est le meilleur en Europe. Les médecins (428 interrogés) et les directeurs d’hôpitaux (190) ont la dent un peu plus dure: ils sont 69 % et 68 % respectivement à juger que le système de santé français est le meilleur.

Le satisfecit de la population est cependant à relativiser: les résultats obtenus auprès de 3046 personnes interrogées en France, Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne et Italie montrent que chaque population a tendance à penser que le système de son pays est le meilleur, à l’exception notable des Italiens, qui accordent une légère préférence au système allemand.

L’hôpital recueille un plébiscite: 86 % des Français ayant fréquenté (pour eux ou un proche) un établissement de santé dans les deux dernières années sont satisfaits ou très satisfaits de la relation tissée avec l’hôpital. Là encore, les médecins sont moins optimistes, estimant en moyenne que 66% des patients ont été satisfaits. Les directeurs d’hôpitaux mettent la barre un peu plus haut, fixant à 76% le taux de patients satisfaits. Seuls 38 % des premiers, mais 67 % des seconds, estiment correctement la part des patients satisfaits.

Les obstacles rencontrés dans le parcours de soins sont principalement la difficulté à obtenir un rendez-vous avec un spécialiste (difficile pour 58 % des Français et 54% des Européens), suivi de près par le fait de devoir payer des dépenses de santé non couvertes par la Sécurité sociale ou une assurance santé (40%). Obtenir un rendez-vous avec un généraliste (20 % des Français et 28 % des Européens) et se rendre à l’hôpital (17% et 25%) semblent moins compliqués. Sauf pour les Italiens et les Britanniques, qui expriment des difficultés importantes pour les quatre items.

Parmi les causes des difficultés d’accès aux soins: les fameux «déserts médicaux». 86 % des Français jugent que les règles de répartition des médecins sur le territoire ne prennent pas assez en compte les besoins des patients. Un sujet sur lequel tout le monde semble d’accord: 83% des médecins interrogés ont la même opinion et… 96% des directeurs d’hôpitaux! L’écart se creuse en revanche quant à l’opportunité d’une intervention des pouvoirs publics: si 81% des Français et 87% des directeurs d’hôpitaux pensent que les autorités devraient davantage réguler la répartition des médecins, ces derniers disent non à 56%. Sur la façon de procéder, ce sont les directeurs d’hôpitaux qui se distinguent: ils privilégient la limitation de l’installation dans les zones où il y a déjà assez de médecins (56%), tandis que les Français (46%) et les médecins (48%) estiment que la principale mesure à adopter serait d’accorder des avantages aux médecins s’installant dans des zones sous-dotées. Sans surprise, les médecins seraient davantage prêts à s’installer dans une petite ville de province (64%) ou la banlieue pavillonnaire d’une grande ville (52%), plus qu’en zone rurale (39%) ou dans une cité populaire de banlieue (22%). Cependant, près de la moitié des médecins (46%) pourraient se laisser convaincre par des mesures incitatives d’aller en zone rurale ou en banlieue.

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