Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat

Pourquoi votre cerveau émotionnel peut vous faire voter pour le mauvais candidat

À trois jours du scrutin présidentiel, savez-vous quel candidat aura votre suffrage ? Votre cerveau est loin d’être inactif pendant cette campagne. On vous explique ici les mécanismes cérébraux de la prise de décision. Spoiler : une « banane » intervient dans l’histoire, et menace votre rationalité.

La pensée humaine. Cerveau d'un homme avec les zones relatives au sens, à l'imagination, à l'intellect..., gravure sur cuir, milieu du 17e siècle
La pensée humaine. Cerveau d’un homme avec les zones relatives au sens, à l’imagination, à l’intellect…, gravure sur cuir, milieu du 17e siècle Crédits : Sudhoff-Institut, Leipzig, Allemagne /photo VCG WilsonGetty

Voter​ ​ou​ ​ne​ ​pas​ ​voter à ce scrutin présidentiel du 23 avril ? Voter « utile », ou selon ses idéaux ?​ ​Pour​ ​lequel des onze candidats​ ​? La prise de décision est une fonction​ ​essentielle​ ​du​ ​cerveau. Le 25 avril 2014, l’émission Science publique de Michel Alberganti la passait au scanner des neurosciences. Avec notamment Philippe​ ​Damier, professeur​ ​de​ ​neurologie​ ​au​ ​CHU​ ​de​ ​Nantes et Alain​ ​Berthoz,​ ​neurophysiologiste. Grâce à cette archive (toujours d’actualité malgré les progrès des neurosciences, nous a assuré Philippe Damier), on lève le voile sur les mécanismes à l’œuvre dans votre petite usine mentale lorsque vous devez peser le pour, le contre, convoquer votre libre arbitre, et finalement, opter pour le choix qui vous semble juste. Sachant qu’une donnée vient compliquer l’équation : les émotions, parties prenantes du processus, qui peuvent menacer la rationalité de votre choix.

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L’excès de sport nuit à la libido des hommes 

L’excès de sport nuit à la libido des hommes 

Vous enfilez vos chaussures de course tous les matins pour parcourir 10 kilomètres? Vous avalez 200 kilomètres par semaine sur votre vélo? Ne vous étonnez pas si votre appétit sexuel vous semble quelque peu en sommeil… Les sports d’endurance comme la course à pied ou le vélo, pratiqués de manière intensive, auraient, en effet, un effet négatif sur la libido, révèle une étude publiée sur le site de la revue Medicine & Science in Sports and Exercise.

Les chercheurs de l’université de Caroline du Nord, aux États-Unis, ont soumis plus de 1000 hommes à un questionnaire sur leurs habitudes sexuelles et sportives, notamment sur la durée et l’intensité de leurs entraînements. La plupart des participants pratiquaient la course à pied ou le vélo. Les résultats montrent que ceux qui s’entraînaient le plus longuement et le plus intensément avaient une libido réduite. À l’inverse, les hommes qui avaient une activité physique légère ou modérée avaient des niveaux de libido plus élevés.

Le corps fait des choix en permanence

Les chercheurs n’expliquent pas la nature du lien qu’ils viennent d’établir. Ils suggèrent un impact de l’activité physique sur le taux de testostérone, et donc sur la libido ou sur la fertilité. «Les spécialistes de la fertilité interrogent souvent les femmes sur leur pratique sportive. Selon nos données, nous pensons qu’ils devraient aussi interroger les hommes», conclut le Pr Anthony Ackney, l’un des auteurs de l’étude.

Les résultats de cette étude n’étonnent pas vraiment le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (Irmes, à l’Insep), qui explique que le corps fait des choix en permanence. «Lorsqu’on réalise des efforts intenses et soutenus, l’organisme et ses cellules réorientent préférentiellement les voies de production énergétique vers l’option choisie, l’exercice, et moins vers les autres.

Preuve de ce phénomène, le dérèglement des cycles menstruels chez les femmes très sportives: chez les meilleures marathoniennes mondiales, l’aménorrhée (absence de règles) est fréquente. Mais ce phénomène est transitoire, réversible et sans conséquence sur le long terme ni sur les maternités. «Selon les études menées à l’Irmes, lorsqu’elles décident d’arrêter l’entraînement pour concevoir un enfant, elles sont enceintes dans les quelques mois qui suivent ; preuve que le corps est tout aussi “performant” dans ce domaine», rassure le professeur Jean-François Toussaint, qui ajoute: «Ces mécanismes, associés à la longévité plus grande des athlètes de haut niveau, commencent à nous faire mieux comprendre les relations intimes entre performance et survie.»

Ce qui vaut pour les sportifs de haut niveau s’applique-t-il à des sportifs amateurs? Sans doute, mais dans une moindre mesure. «Lorsque les gens rentrent du boulot fatigués, leur libido n’est pas forcément au top. C’est un peu la même chose avec les personnes surentraînées, elles sont fatiguées, manquent de tonus physique et psychique, et leur libido en pâtit», explique le Dr Antoine Faix, urologue et sexologue, responsable du comité d’andrologie et de médecine sexuelle de l’association française d’urologie. (…)

 

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Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux

Anorexie, boulimie : le poids des rapports sociaux

Carte blanche. Et si le comportement des jeunes femmes de familles aisées, les plus concernées, provenait de tensions entre générations, entre classes ?

Elles sont jeunes, leurs parents sont souvent cadres ou professions intermédiaires… ce qui les prédispose à être en bonne santé. Et pourtant elles ont des comportements anorexiques ou boulimiques. Les caractéristiques qui devraient les protéger sont-elles au principe de leur ­pathologie ?

C’est ce mystère de santé publique que cherchent à résoudre Claire Scodellaro (Paris-I), Jean-Louis Pan Ké Shon (Institut national de la statistique et des études économiques) et Stéphane Legleye (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans le dernier numéro de la Revue française de sociologie. L’anorexie et la boulimie, heureusement, ne touchent qu’une toute petite partie de la population : pour l’étudier, les chercheurs s’appuient donc sur une enquête portant sur près de 40 000 jeunes.

Les hommes satisfaits d’eux-mêmes

D’abord quelques constats. Les jeunes hommes sont protégés, seuls quelques-uns – une poignée – déclarent des comportements anorexiques, les jeunes femmes sont trente fois plus nombreuses. C’est en partie parce que les jeunes hommes sont satisfaits de leur corpulence : en moyenne, leurs mensurations idéales correspondent aux mensurations qu’ils déclarent. Ce n’est pas du tout le cas des filles.

Les filles de cadres sont plus touchées que les filles d’ouvriers : les premières se fixent d’ailleurs les idéaux corporels les plus difficiles à atteindre. Enfin, si l’anorexie et la boulimie commencent à l’adolescence, c’est rarement avant l’âge de 15 ans, et bien après le début de la puberté.

Pour débrouiller le mystère, les sociologues font donc l’hypothèse que les caractéristiques (jeunes, femmes, de classes supérieures) doivent être réinsérées dans des rapports sociaux – de sexe, de classe et d’âge – dans lesquels le corps joue un rôle. Ces modes de relations régulières, ­entre individus différents et inégaux, sont alors étudiés.

Recherche de statut social à l’adolescence

Les rapports de sexe sont envisagés sous l’angle de la séduction, où la minceur féminine est valorisée, par les hommes et par les femmes. Il ne s’agit pas que de domination masculine et de normes imposées. La recherche de la minceur est partie prenante de celle du statut social à l’adolescence : « Dans cette période d’apprentissage où les individus ne peuvent pas tirer prestige de leur profession, les propriétés classantes sont l’apparence et les goûts culturels. » La minceur est ainsi inscrite dans des rapports de classes : dans nos sociétés d’abondance alimentaire, elle est associée aux classes ­supérieures et joue le rôle de critère de distinction entre femmes de milieux sociaux différents.

Et enfin il faut prendre en considération des rapports d’âge et de génération : les filles présentant une anorexie mentale ou une boulimie déclarent plus souvent des relations conflictuelles avec leur père et leur mère. (…)

 

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Que cachent réellement nos fatigues ? 

Que cachent réellement nos fatigues ? 

Derrière le sentiment de lassitude et le manque d’énergie, différentes causes psychologiques sont à déceler. L’ado: «J’ai la flemme» ; la jeune mère: «Je suis débordée» ; le fumeur en sevrage: «Je traîne les pieds»… À chacun sa manière de la dire, sa fatigue. Mais, d’ailleurs, peut-il n’y avoir qu’une seule fatigue? On peut en douter et appréhender plutôt cette notion comme un concept élastique en quelque sorte, au point que des chercheurs viennent de lui consacrer un remarquable dictionnaire qui dévoile les formes multiples de la fatigue Un ensemble au fond très revigorant à une époque où l’on cherche systématiquement à évincer tout sentiment de lassitude et d’asthénie.

Bien sûr, il y a, opposée à la «bonne fatigue» qui naît d’un effort soutenu et identifié, le syndrome de fatigue chronique (syndrome d’intolérance systémique à l’effort) qui, pour être identifié, doit comporter au moins les trois symptômes suivants: fatigue perdurant depuis au moins six mois, intense, nouvelle ou d’un début défini, ne résultant pas d’un effort excessif continu et non améliorée par le repos, avec réduction du niveau des activités personnelles, professionnelles ou sociales auparavant réalisées ; malaise post-effort ; sommeil non réparateur ; et au moins une des deux manifestations suivantes: altération cognitive, incapacité à rester debout  (critères définis par l’IOM (Institute of Medicine of the National Academies).

«Les troubles du sommeil sont la première cause de fatigue diurne»

Dr Alain Autret, neurologue

Aux médecins, qui sont les premiers à recevoir les 1 % à 3 % de personnes consultant spécialement pour ce problème, de déceler quelle cause physique est ici en question: «Nous cherchons d’abord à savoir si un événement particulier a généré un effort, explique le Dr Alain Autret, neurologue, qui vient de publier Les Maladies dites “imaginaires” (Éd. Albin Michel). Puis nous nous demandons si la personne ne souffre pas d’insomnie ou d’hypersomnie, car les troubles du sommeil sont la première cause de fatigue diurne. Nous investiguons ensuite du côté des dérèglements endocriniens, de la thyroïde, des pathologies neurologiques ou neuromusculaires… Si rien de cela ne s’est confirmé, nous prospectons du côté de la dépression. Mais il faut alors que la fatigue soit associée à d’autres symptômes comme le retrait social, la tristesse, la procrastination, le désinvestissement affectif…»

La fatigue seule reste donc difficile à appréhender. Peut-être pour mieux la cerner faut-il se référer à son antagoniste, l’énergie, aussi indéfinissable puisque se situant elle aussi à la frontière du physique et du psychique. Pour les professionnels de la psyché, elle est cette fameuse «libido» dont Freud voyait essentiellement l’origine sexuelle, une énergie vitale qui, lorsqu’elle est refoulée, entrave notre existence. Pour son disciple Jung – avec qui il y eut d’ailleurs conflit autour de cette question majeure -, la «libido» était bien plus, comme l’explique la psychanalyste Viviane Thibaudier, auteure de 100 % Jung (Eyrolles): «C’est l’énergie qui se manifeste dans le processus de la vie et que l’on perçoit subjectivement sous forme d’aspirations et de désirs.»

Une fatigue inexplicable peut signifier des conflits psychiques irrésolus

Elle s’incarne ainsi dans l’envie de créer, de construire sa vie, de travailler… Et elle offrait à Jung une grille de lecture pour mieux comprendre les névroses de ses patients. «La vie entière est un problème d’énergie selon lui, et même avant qu’il ne s’inspire de la philosophie chinoise, Jung en a eu l’intuition, souligne Viviane Thibaudier. Ainsi, l’équilibre naît d’une tension acceptable entre des contraires. S’il y a trop d’énergie d’un côté (la carrière par exemple), cela opère forcément aux détriments d’un autre (la vie affective). De même pour les types psychologiques qui caractérisent chacun d’entre nous: si toute mon existence fonctionne sur la dimension “pensée”, alors il y a manque dans la dimension “sentiment”.» Bien distribuer son énergie pour être heureux? La proposition reste d’actualité.

Ainsi, une fatigue inexplicable peut signifier des conflits psychiques irrésolus: la personne est comme prise dans l’impasse de son perfectionnisme ou de son obéissance aux normes. Ou bien, après un traumatisme ou un deuil, elle reste «sur place ». Ou bien elle est sous l’emprise d’un parent, d’un conjoint, d’un collègue… Ou bien elle porte les fardeaux des autres, «en fait trop». Ainsi se retrouve-t-elle vidée de toute énergie alors même que son hygiène de vie semble bonne. (…)

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Près de 400 produits cosmétiques dangereux recensés par l’UFC-Que choisir

Près de 400 produits cosmétiques dangereux recensés par l’UFC-Que choisir

L’association de défense des consommateurs publie ce mardi la liste des substances nocives qu’elle a trouvées dans les shampooings, dentifrices, crèmes, lait corporels ou encore lingettes intimes utilisés au quotidien.

Des ingrédients indésirables se cachent dans des centaines de produits cosmétiques utilisés tous les jours. L’UFC-Que Choisir fait état de perturbateurs endocriniens dans des déodorants ou encore d’allergènes dans des shampooings. L’association de défense des consommateurs publie ce mardi une liste de onze substances indésirables trouvées dans 400 produits du quotidien – une étude qu’elle réalise chaque année.

Le public doit être particulièrement attentif aux perturbateurs endocriniens BHA et BHT, agent antioxydant observé notamment dans des déodorants Adidas, Dove et Rexona et dans les BB crème Garnier. L’allergène MIT (methylisothiazolinone) est aussi pointé du doigt par l’UFC-Que Choisir. Il se retrouve dans de nombreux produits : des shampooings Head&Shoulders et L’Oréal, des lingettes d’hygiène intime Intima, des gels douche Klorane et L’Occitane de Provence…

Le sodium lauryl sulfate, lui aussi considéré comme un ingrédient nocif, se retrouve pourtant dans plusieurs dentifrices de marques différentes (Biocaril, Carrefour, Audchan, Colgate, Fluocaril, Signal), des shampooings (Head&Shoulders, L’Oréal Elseve) et des gels douche (Le Petit Marseillais). La liste complète des produits dans lesquels l’association de défense des consommateurs a repéré un ou des ingrédients indésirables se trouve sur son site Internet .

Le Protectyl d’Yves Rocher à bannir

L’UFC-Que choisir met particulièrement en avant les « cumulards ». Activilong propose par exemple un Spray magique junior ultralissant pour cheveux qui comporte trois perturbateurs endocriniens (ethylhexyl methoxycinnamate, cyclopentasiloxane et BHT).

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Le gel purifiant Eau précieuse, a priori particulièrement adapté aux adolescents, contient pas moins de trois perturbateurs endocriniens et un allergène majeur, la MIT, écrit l’association. Idem pour le gel douche nourrissant sans savon de Klorane. »Le spray solaire Protectyl d’Yves Rocher contient, lui, quatre perturbateurs endocriniens, un record », selon l’UFC.

« Les composants font l’objet d’inquiétude des experts qui ont demandé leur restriction, voire leur interdiction. Nous pressons les pouvoirs publics de faire évoluer la législation », indique Olivier Andrault, chargé de mission à l’UFC-Que Choisir, au « Parisien ». En attendant, « il faut que les clients regardent la liste des composants du produit qu’ils s’apprêtent à acheter », conseille l’association, qui publie une carte-repère des molécules toxiques dans les cosmétiques à imprimer et garder sur soi.

Source : Près de 400 produits cosmétiques dangereux recensés par l’UFC-Que choisir, Conso – Distribution Les Echos

L’irrésistible expansion de l’agriculture biologique

L’irrésistible expansion de l’agriculture biologique

La part de l’alimentation bio, sans produits phytosanitaires ni OGM, a bondi de 20 % en 2016 et les surfaces cultivées en bio ont progressé de 16 %.

Le bio a le vent en poupe. Les chiffres publiés mardi 21 février par l’Agence Bio, qui qualifie l’année 2016 d’« historique », le prouvent. Selon le groupement d’intérêt public, la part de l’alimentation bio a bondi de 20 % en un an dans le panier du consommateur. Au total, les consommateurs de l’Hexagone ont déboursé 7 milliards d’euros pour s’offrir des produits labellisés sans produits phytosanitaires ni OGM. Au même moment, les candidats se bousculaient au portillon pour se convertir à cette agriculture respectueuse de l’environnement.

Selon l’Agence Bio, le nombre d’exploitants agricoles autorisés à accoler le sigle de la feuille verte sur leur production a progressé de 12 % en un an pour atteindre le nombre de 32 326. Mieux, la surface agricole engagée dans l’agriculture biologique a augmenté de 16 % en 2016 et totalise ainsi plus de 1,5 million d’hectares. Ce qui représente désormais 5,7 % de la surface agricole utile.

La crise qui a secoué ces deux dernières années des pans entiers de l’agriculture française explique en partie cet afflux de conversions. La chute du prix du lait et de la viande a convaincu nombre d’éleveurs de franchir le pas. La démarche concerne également les céréaliers, touchés eux aussi par des cours flageolants et par une dernière moisson plus que maigrelette. Tous souhaitent renouer avec des prix rémunérateurs, quitte à revoir de fond en comble leur modèle de production.

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« Phénomène de voisinage »

Autre catalyseur de la dynamique : la structuration de filières. A l’exemple de Biolait. Constituée à l’origine par quelques éleveurs laitiers, la société collecte aujourd’hui le lait de 1 000 fermes réparties sur le territoire. Et un litre de lait bio sur trois produits en France passe entre ses mains. La mise à disposition d’outils de stockage et de transformation dans le secteur des céréales donne maintenant l’élan dans les grandes cultures.

L’effet d’entraînement compte également. « Il y a un phénomène de voisinage. Quand un agriculteur se convertit au bio, ses voisins s’interrogent et sont tentés de suivre l’exemple », explique Florent Guhl, directeur de l’Agence Bio. D’ailleurs, les régions les plus dynamiques sont celles où l’agriculture bio est déjà la plus enracinée, à l’exemple de l’Occitanie. « A l’inverse, le Grand Est, hors Alsace, les Hauts-de-France et l’Ile-de-France restent en retrait », analyse M. Guhl.

L’effet d’entraînement joue aussi son rôle dans le développement de la consommation. Selon les résultats d’un sondage commandé par l’Agence Bio, 7 Français sur 10 déclarent acheter régulièrement des produits bio. Avec, par ordre de préférence, les fruits et légumes, le lait et les produits laitiers, les œufs, l’épicerie puis la viande. A souligner que pour les deux tiers des personnes interrogées, la santé est l’argument prioritaire dans leur choix, devant les considérations environnementales. Ce bond de la vente des produits bio en France doit beaucoup à la ruée des grandes enseignes vers ce marché lucratif, mais aussi au développement des enseignes spécialisées comme Biocoop, La Vie claire, Bio c’ Bon… Cet appétit des Français a de quoi rassurer tous ceux qui pouvaient s’inquiéter des débouchés avec l’afflux des conversions agricoles.

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Victime de son succès ?

Pour autant, tous les voyants sont-ils au vert pour l’agriculture bio en France ? Rien n’est moins sûr. L’inquiétude est grande dans les rangs des agriculteurs. En cause, le véritable casse-tête du versement des aides. « Qui veut casser la dynamique de l’agriculture bio française ? », s’interroge la Fédération nationale d’agriculture biologique et de régions de France (FNAB), dans un communiqué publié jeudi 16 février. Et d’expliquer que les aides à la conversion et au maintien, les deux formes de subsides qui soutiennent le secteur, dues pour les années 2015 et 2016, n’ont pas été versées. Soit deux années de retard. Des avances ont été distribuées, mais le flou est total. (..)

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Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants »

Pédiatres, psys ou enseignants, ils appellent à « éloigner les tablettes des enfants »

Tribune. Un groupe de spécialistes de l’enfance alerte sur les effets provoqués par l’utilisation des tablettes chez les tout-petits.

En janvier 2013, l’Académie des sciences, dans son rapport « L’enfant et les écrans », exprimait un avis favorable concernant l’utilisation des tablettes par les jeunes enfants. Plus de soixante chercheurs avaient vivement réagi.

Malgré leurs protestations, force est de constater que cet objet dont les effets mériteraient d’être soigneusement étudiés se retrouve de plus en plus fréquemment dans les mains des bambins, que ce soit dans la sphère privée ou publique (crèche, école maternelle).

Des scientifiques apportent pourtant leur caution. « Jouer sur une tablette, c’est bon pour les ­bébés », affirme ainsi le professeur Olivier Houdé, chercheur en psychopédagogie.

Aujourd’hui, nous, psychologues, orthophonistes, psychiatres, pédiatres, enseignants, bibliothécaires, infirmières scolaires, chercheurs et parents, faisons le même constat que celui qui a été fait pour la télévision : la tablette cause de sérieux troubles chez l’enfant lorsqu’elle devient le principal outil de stimulation.

Nous observons que l’usage intensif de la tablette :

1 – augmente les troubles de l’attention ;

2 – retarde l’émergence du langage ;

3 – entrave la construction du principe de causalité et des premières notions de temps ;

4 – altère le développement de la motricité fine et globale ;

5 – nuit à une socialisation adaptée.

Ce constat, nous l’avons fait en comparant de nombreux enfants avec d’autres moins exposés, ou en étudiant des enfants dont la consommation a été réduite à la suite des limitations que nous prescrivons.

Des effets sur l’attention La tablette capte fortement l’attention involontaire : l’image, attrayante visuellement, rapidement changeante et accompagnée de sons, fascine l’enfant. Elle est une source d’excitation. La machine encourage constamment des pseudo-réussites, y compris dans les actions violentes. En captant l’attention de l’enfant, la tablette retarde l’émergence de compétences capitales telles qu’un langage riche, une sociabilité adaptée, une motricité harmonieuse. Elle vole le temps aux activités nécessaires à leur ­développement.

Des effets sur le langage De plus en plus d’enfants consultent pour des retards de langage. Et parmi eux, beaucoup ont l’écran comme principale source de stimulation. Cela procure une certaine tranquillité aux parents, mais c’est au détriment de l’interaction verbale, cruciale dans cette période de la vie et indispensable à l’acquisition du langage. Les programmes prétendument « interactifs » ne permettent pas l’échange propre à la communication humaine. Aucune machine ne permet de contact visuel ou de langage adressé à l’enfant. Or c’est l’attention qui lui est portée qui permettra à l’enfant de découvrir qu’il est quelqu’un. « J’ai appris à dire “Je” parce que l’on m’a dit “Tu” ». (…)

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Moins de viande, de sel, de sucre… les recommandations de l’agence sanitaire

Moins de viande, de sel, de sucre… les recommandations de l’agence sanitaire

Comment y voir plus clair dans nos assiettes ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a présenté mardi 24 janvier les principaux résultats de l’actualisation des repères nutritionnels du Programme national nutrition santé (PNNS), qui vise à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’alimentation. « Que l’alimentation soit ta première médecine », disait Hippocrate.

Saisie par la Direction générale de la santé, l’agence devait publier ses avis et rapports relatifs aux repères nutritionnels pour la population adulte. Les recommandations pour les enfants, femmes enceintes, sujets âgés, interviendront dans un second temps.

C’est ce socle, basé sur les données scientifiques des dix dernières années, qui va servir de base à l’élaboration des nouvelles recommandations pour le grand public, par le Haut Conseil de la santé publique. Santé publique France devra ensuite élaborer des messages, déclinés sur le site Mangerbouger.fr. Les derniers datent de 2002. Ce sont par exemple : au moins cinq fruits et légumes par jour, limiter la consommation de sel.

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Ces nouveaux repères visent à couvrir les besoins nutritionnels, en prévenant les risques de maladies chroniques liés à certains aliments, tout en limitant l’exposition aux contaminants chimiques présents dans l’alimentation (pesticides). Pour ce faire, l’Anses a utilisé une « méthode novatrice », un outil mathématique qui permet d’intégrer un grand nombre de données simultanément. Près d’une centaine d’experts ont participé à ces travaux.

L’enjeu du PNNS est de taille. De nombreux travaux scientifiques ont mis en évidence le rôle des facteurs nutritionnels (incluant l’activité physique) dans le déterminisme des maladies chroniques, le diabète, l’obésité, le cancer, les maladies cardio-vasculaires…
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sante/article/2017/01/24/moins-de-viande-et-de-charcuteries-moins-de-sucre-les-recommandations-de-l-agence-sanitaire_5068115_1651302.html#16LpJ7PzRhYKAwfT.99

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Laisser les enfants croire au Père Noël, un cadeau empoisonné ?

Laisser les enfants croire au Père Noël, un cadeau empoisonné ?

Exercice moralement ambigu ou joli conte qui aide à grandir ? Au delà de l’aspect mercantile, la balance bénéfices/risques du gros bonhomme rouge sur la psychologie des bambins n’est pas clairement établie. La question fait rage.

«Le mensonge est un exercice moralement ambigu», lançaient fin novembre deux psychologues de l’Université d’Exeter (Grande-Bretagne) et de l’Université de Nouvelle-Angleterre (Australie) dans un essai publié par le Lancet Psychiatry . «L’adulte réconfortant un enfant en lui disant que son animal de compagnie mort est parti dans un endroit spécial (un paradis pour animaux) est sans doute meilleur que celui qui lui dit la vérité à propos de son retour imminent dans le cycle du carbone.» Mais qu’en est-il du Père Noël? Faut-il les laisser croire à ce bon gros bonhomme volant de cheminée en cheminée pour offrir aux enfants du monde des cadeaux enrubannés? Le procès est ouvert…

● Le point de vue de l’accusation

– Mentir aux enfants sur l’existence du Père Noël, c’est tromper leur confiance, argumentent Christopher Boyle et Kathy McKay dans le Lancet. Un jour, ils découvriront que vous avez passé les 7 ou 8 premières années de leur vie à leur raconter n’importe quoi. Ils risquent alors de s’interroger sur tous vos autres mensonges…

– C’est aussi les exposer à une trop cruelle désillusion. En apprenant la vérité, nos bambins risquent d’être terrassés, écrivent les auteurs, par une sorte d’«effet Kennedy» (comme le fut le monde lors de l’assassinat du président américain John Fitzgerald Kennedy) lorsque «l’abominable nouvelle» parviendra à leur conscience. Apprendre en pleine cour de récré qu’on s’est trompé toutes ces années… Traumatisant.

– C’est leur faire croire que la magie existe et qu’elle est nécessaire. «Le monde est-il si mauvais que nous ayons décidé qu’il était mieux de passer dix ans à mentir aux enfants» sur le Père Noël, la petite souris et autres créatures mythiques, s’interrogent les deux psychologues? Et pour les croyants, comment demander aux enfants de concilier vérité (le Père Noël n’existe pas) et foi religieuse (quel que soit le dieu)?

Instant terrifiant entre tous, mettent en garde les deux psychologues: celui où les parents invoquent un Père Noël omnipotent qui priverait de présents les enfants pas sages. D’abord, être sage tout le temps est impossible, arguent les auteurs: «Qui parmi nous peut revendiquer une bonté constante?» Nous ajouterons que c’est le meilleur moyen de ne pas être crédible ou de se forcer à une excessive cruauté: vous vous voyez vraiment laisser le pied du sapin vide, au motif que votre enfant n’a pas été un ange tout au long du mois de décembre?

● La plaidoirie de la défense

– Les contes peuplent l’imaginaire humain depuis des siècles, et beaucoup de parents en racontent tous les soirs à leurs enfants avant de dormir. L’ouvrage Psychanalyse des contes de fées, dans lequel Bruno Bettelheim décrypte les messages à l’inconscient véhiculés par ces histoires très particulières, a beau avoir 40 ans, il n’a pas pris une ride. Pourquoi le Père Noël vaudrait-il moins que le Petit Poucet ou Blanche Neige?

L’imagination fait partie du développement normal des enfants. Ils se déguisent, inventent des histoires, bâtissent des châteaux à partir de morceaux de carton… Le tout en sachant pertinemment que c’est «pour de faux». L’imagination est utilisée par les enfants non pour fuir le monde, mais au contraire pour mieux le comprendre, en particulier celui dont on n’a pas l’expérience directe. L’imagination est aussi une arme pour se projeter dans le futur, et pour stimuler ses capacités de raisonnement.

La vérité ne leur fait pas peur. Dans une étude publiée en 1994 dans la revue Child Psychiatry and Human development, 52 enfants ayant cessé d’y croire rapportaient, pour la plupart, «des réactions positives en ayant découvert la vérité». Les plus tristes dans l’affaire étaient finalement… les parents! En fait, pour beaucoup d’enfants, la désillusion de «ne plus croire» est remplacée avantageusement par le plaisir de faire partie des initiés, des grands, de ceux qui savent. Et c’est souvent encore mieux si on leur demande de protéger la crédulité d’un plus petit. (…)

 

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IST : un pubis rasé est-il plus vulnérable?

IST : un pubis rasé est-il plus vulnérable?

Les adeptes du rasage ou de l’épilation intime ont un risque d’infections sexuellement transmissibles multiplié par deux, mais la relation de cause à effet n’est pas évidente.

L’épilation intime est devenue la norme dans de nombreuses sociétés et l’impact sur la propagation des infections sexuellement transmissibles (IST) n’est peut-être pas anodin. Aux États-Unis, une étude publiée dans «Sexually Transmitted Infections», menée par plusieurs universités (Texas, Californie, Missouri) sur un échantillon national représentatif de la population âgée de 18 à 65 ans, montre l’ampleur du phénomène de mode: 66% des hommes et 84% des femmes rapportaient s’être déjà rasés ou épilés les parties intimes. Une personne sur six étant adepte strict, avec au moins onze épilations intégrales par an, et 10% de l’échantillon pratiquant au moins une fois par semaine un rasage partiel ou total.

Micro-coupures cutanées

Mais ce que confirment surtout les chercheurs américains, c’est le risque plus élevé d’IST parmi celles et ceux qui s’épilent ou se rasent le pubis. Après avoir tenu compte de l’âge et du nombre de partenaires sexuels, ce risque demeure quasiment doublé. Et même un peu plus pour certaines IST comme l’herpès, le papillomavirus, la syphilis ou le molluscum contagiosum.

Plus on s’épile ou se rase, plus le risque augmente. Par comparaison aux «non-épilés», les pratiquants réguliers ont un risque d’IST triplé et ce risque est même quadruplé pour les adeptes stricts du rasage ou de l’épilation.

Marqueur de risque?

«D’autres études avaient déjà montré que le fait de se raser provoquait des micro-coupures qui pouvaient faciliter la pénétration de virus ou de bactéries responsables d’IST», rappellent les auteurs. Cependant, ils refusent de conclure sur l’existence d’un lien de cause à effet direct entre rasage intime et contamination. «Même si nous avons tenu compte du nombre de partenaires sexuels au cours de la vie, écrivent-ils, il est toujours possible que nos résultats aient été faussés par des comportements sexuels à risque». Sous-entendu, ces derniers pourraient être plus fréquents chez ceux qui s’épilent ou se rasent intégralement.

D’un autre côté, le rasage intime est désormais tellement répandu, notamment chez les jeunes générations (la moitié des femmes âgées de 18 à 24 ans s’était rasé intégralement le pubis au moins une fois au cours du mois écoulé dans une étude américaine de 2008), qu’il semble difficile d’en faire un marqueur de risque en soi. D’autres études devront s’efforcer de répondre à cette question. (..)

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