Comment la pollution affaiblit nos défenses 

Comment la pollution affaiblit nos défenses 

En pic ou ambiante, la pollution est dangereuse pour notre santé respiratoire. Elle est à l’origine de nombreux dérèglements comme des crises d’asthme ou la survenue d’allergies.

Quinze mètres cubes: c’est le volume d’air qu’un adulte inspire en moyenne tous les jours. Et avec l’air, l’ensemble des polluants chimiques émis par l’activité humaine des grandes villes, des zones industrielles et des zones agricoles.

Si des travaux expérimentaux ont pu montrer chez l’animal que l’exposition à certains de ces polluants induisait des perturbations du système immunitaire, l’évaluation scientifique de leurs effets sur la santé humaine reste délicate: leurs concentrations atmosphériques varient selon les saisons et les circonstances climatiques, tout comme les durées auxquelles nous pouvons y être exposées.

Pics polluants

Au printemps, les particules fines (PM10 et PM2,5), couplées avec les pollens, augmenteraient plutôt le risque de manifestations allergiques ou cardiovasculaires et en été, pour peu qu’il soit ensoleillé, l’ozone, ce gaz très irritant, celui d’inflammation des voies respiratoires. Mais, en dehors des fameux «pics» de pollution, dont on cherche à éloigner les individus les plus fragiles (enfants, femmes enceintes, personnes âgées et malades chroniques), la pollution de fond, tout au long de l’année, insidieuse, n’épargne personne.

Lors des pics de pollution, on constate un plus grand nombre d’hospitalisations pour crise d’asthme, infarctus ou AVC. «Mais il s’agit plutôt d’une exacerbation de maladies chroniques respiratoires ou cardiovasculaires déjà présentes», précise le Pr Jocelyne Just, chef de service d’allergologie pédiatrique à l’hôpital Trousseau, à Paris, et présidente de la Société française d’allergologie. Cela dit, plus les femmes enceintes y sont exposées, plus elles ont de risques de mettre au monde un bébé qui développera de l’asthme et/ou des allergies au cours de l’enfance.

Malade à cause de la pollution

«La pollution de fond, elle, entraîne chez les enfants, et c’est prouvé, un ralentissement de la croissance pulmonaire, susceptible de créer de l’asthme ou des allergies», explique la spécialiste. Des études de cohorte, où l’on a pratiqué des explorations fonctionnelles respiratoires, ont montré une moins bonne compétence respiratoire chez les enfants exposés.

La pollution peut aussi, lorsqu’on y est exposé longtemps, devenir pathogène. «En irritant les voies aériennes, elle entraîne une inflammation chronique qui peut vous rendre allergique à ce que vous supportiez jusqu’à présent (les pollens par exemple) et pourrait suffire à vous provoquer une crise d’asthme ou à exacerber vos allergies…», précise le Pr Just. (…)

 

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Du glyphosate retrouvé dans les urines de 30 personnalités d’Emily Loizeau à Charline Vanhoenacker

Du glyphosate retrouvé dans les urines de 30 personnalités d’Emily Loizeau à Charline Vanhoenacker

L’ONG Générations Futures récidive. Après avoir trouvé des perturbateurs endocriniens dans les cheveux de six écologistes dont Nicolas Hulot en février dernier, elle montre ce jeudi 6 avril que des résidus de glyphosate sont présents dans les urines d’un échantillon de 30 personnes.

L’association a fait analyser les urines matinales de personnes des deux sexes, âgées de 8 à 60 ans, habitant en ville ou à la campagne, à l’alimentation variable (biologique ou non, végétarienne ou non).

Parmi elles figurent des personnalités comme l’ex-ministre de l’Ecologie Delphine Batho, la chanteuse Emily Loizeau, l’animatrice de radio Charline Vanhoenacker ou encore l’humoriste Alex Visorek.

Du glyphosate dans 100% des échantillons

« 100 % des échantillons analysés contenaient du glyphosate à une concentration supérieure à la valeur minimale de quantification du test », soit 0,075 ng/ml, indique Générations Futures dans un communiqué.

La concentration moyenne trouvée est de 1,25 ng/ml d’urine, précise-t-elle. La valeur la plus faible est de 0,09 ng/ml, la plus élevée de 2,89 ng/ml. Dans la quasi-totalité des cas (29 sur 30), la concentration est supérieure à la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau distribuée (0,1 ng/ml).

Le glyphosate entre dans la composition d’herbicides comme le RoundUp de Monsanto, le plus vendu au monde.

« Malheureusement ces analyses confirment ce que nous craignions après avoir consulté d’autres études réalisées ailleurs en Europe et dans le monde: nous sommes toutes et tous contaminés par le glyphosate », déclare le porte-parole de Générations Futures, cité dans le communiqué.

Cancérogène ou non? Il y a débat

L’association souhaite que « les autorités européennes prennent conscience de l’urgence à agir et interdisent enfin cette molécule considérée comme probablement cancérogène pour l’homme par le Centre International de Recherche sur le Cancer » (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ajoute-t-il.

Le glyphosate a fait l’objet d’une longue bataille autour du renouvellement de sa licence dans l’Union européenne (UE) en 2016. Bruxelles a prolongé temporairement fin juin l’autorisation de la substance, en attendant la publication d’un nouvel avis scientifique au plus tard fin 2017, tout en restreignant ses conditions d’utilisation.

En mars, à la différence du CIRC, les experts de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) ont estimé que le glyphosate ne devait pas être classé comme cancérogène. (…)

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L’environnement dégradé tue 1,7 million d’enfants chaque année

L’environnement dégradé tue 1,7 million d’enfants chaque année

Pollution des foyers et de l’atmosphère, tabagisme passif, consommation d’eau non potable, et manque d’installations sanitaires et d’hygiène sont responsables chaque année de la mort de 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans. C’est l’accablant constat réalisé par deux rapports de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rendus publics lundi 6 mars.

Ces documents, respectivement intitulés « Un monde durable en héritage : Atlas de la santé infantile et de l’environnement » et « Ne polluez pas mon avenir ! : l’impact environnemental sur la santé infantile », accusent notre environnement dégradé, voire insalubre, d’être à l’origine du décès de plus d’un enfant de moins de cinq ans sur quatre dans le monde.

Ils précisent que 26 % des 5,9 millions de décès d’enfants de moins de 5 ans recensés en 2015 auraient pu être évités par la prise en compte et le traitement des risques environnementaux sur une planète dont 10 % des habitants n’ont pas accès à l’eau potable, et dont un tiers est privé d’infrastructures sanitaires.

« Un monde durable en héritage : Atlas de la santé infantile et de l’environnement », la première analyse, confirme que les causes les plus fréquentes de décès chez les enfants âgés de un mois à cinq ans – diarrhées, paludisme et pneumonie – pourraient être drastiquement réduites par un accès plus équitable à l’eau potable et aux combustibles propres. Elle fait suite à une étude publiée en 2004 sous le même intitulé, mais affiche l’ambition d’être davantage qu’une mise à jour.

Dangers environnementaux émergents

Au-delà des dangers « traditionnels » – pollution de l’atmosphère, de l’eau, manque de sanitaires ou maladies transmises par vecteur comme le paludisme – identifiés de longue date dans les régions en développement, elle s’attaque aux dangers environnementaux « émergents », de plus en plus préoccupants, liés à l’activité industrielle planétaire tels que l’exposition aux polluants, aux déchets électriques et électroniques, ainsi qu’au changement climatique…

Elle note que la toxicité des produits chimiques d’usage courant n’est pas toujours comprise et que leur réglementation est parfois sommaire suivant les pays. Elle relève aussi que les produits chimiques issus des pesticides, des matières plastiques ou autres produits manufacturés (arsenic, fluor, plomb, mercure, PBDE, PCB…) se retrouvent inévitablement dans la chaîne alimentaire.

Elle souligne enfin la présence alarmante de perturbateurs endocriniens dans les aliments à cause de la composition de certains emballages : un phénomène lié à la multiplication de troubles hépatiques, thyroïdiens et neuro-développementaux sérieux chez les enfants.

Pollution mortelle

Pour enrayer ces dangers, « Un monde durable en héritage » suggère pour cadre de travail les dix-sept « Objectifs pour le développement durable » (ODD) définis en janvier 2016 par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) : un appel mondial aux citoyens, à la société civile, aux entreprises privées et aux gouvernements à travailler de concert pour « éradiquer la pauvreté en s’attaquant à ses causes, protéger la planète et améliorer la vie des populations ».

Ces « objectifs » ciblent les domaines de l’alimentation, de l’égalité, de l’accès à l’eau et aux installations sanitaires, de l’énergie, de la pollution atmosphérique, du changement climatique ou de l’exposition aux produits chimiques. (…)

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Des traces d’iode radioactif détectées dans l’air ambiant en Europe

Des traces d’iode radioactif détectées dans l’air ambiant en Europe

La présence de ce radioélement a été mesurée, en janvier, dans plusieurs pays dont la France, à des niveaux sans risque pour la santé.

« De l’iode 131, radionucléide d’origine artificielle, a été détecté, courant janvier 2017, à l’état de traces dans l’air au niveau du sol en Europe. » L’annonce, faite le 13 février, dans un communiqué, par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français, n’a guère fait de bruit. Sans doute parce que les niveaux mesurés sont « sans aucune conséquence sanitaire ». Il n’en reste pas moins que cette contamination, même très faible, reste un événement rare dont la cause n’a pas encore été élucidée.

Les données recueillies proviennent d’un réseau européen d’experts, Ring of Five, qui compte un peu plus d’une centaine de stations de mesures et auquel l’IRSN participe. Le premier signalement de la présence d’iode radioactif a été fait au cours de la deuxième semaine de janvier, dans l’extrême nord de la Norvège. Dans les semaines suivantes, jusqu’à la fin du mois de janvier, ce radioélément a aussi été décelé dans l’air ambiant en Finlande, en Pologne, en République tchèque, en Allemagne, en France et en Espagne.

Les teneurs mesurées dans les filtres à air des stations de collecte d’aérosols sont infimes, de l’ordre de quelques microbecquerels par mètre cube d’air (µBq/m3). Les plus élevées ont été décelées en Pologne près de Varsovie (5,9 µBq/m3), les autres valeurs s’étageant entre 0,1 et 1,3 µBq/m3. En France, les analyses faites dans trois stations du réseau Opera-Air de l’IRSN, dans l’Essonne, en Côte-d’Or et dans le Puy de Dôme, révèlent des concentrations comprises entre 0,1 et 0,31 µBq/m3.

« Teneurs anecdotiques »

L’institut français précise que ces mesures ne portent que sur « la fraction particulaire de l’iode », qui se fixe sur les aérosols et peut être ainsi piégée dans les filtres, et non pas sur la fraction gazeuse, qui est « 3 à 5 fois » plus importante mais qui est plus difficile à détecter. Au total, gaz et aérosols confondus, le niveau mesuré en France est donc estimé « au plus à 1,5 µBq/m».

« D’un point de vue sanitaire, ces teneurs sont anecdotiques », précise au Monde Jérôme Joly, directeur général adjoint de l’IRSN chargé de la radioprotection. A titre de comparaison, elles sont de l’ordre du millième de celles relevées en France après l’accident de Fukushima du 11 mars 2011. Et du millionième de celles que l’on trouvait dans le « nuage » radioactif de Tchernobyl qui avait traversé l’Hexagone entre le 30 avril et le 5 mai 1986.

Mais d’où vient ce radionucléide voyageur ? L’iode 131 est un radioélément artificiel, dont la présence peut avoir plusieurs origines, accidentelles ou non. Il est notamment produit par la réaction de fission dans les réacteurs nucléaires, mais aussi, à des fins médicales de diagnostic par imagerie ou de radiothérapie, dans des centres spécialisés.

La source « reste à identifier »

« Des mesures effectuées dans l’est de l’Europe montrent que l’on a pas trouvé trace d’autres produits de fission, comme du césium radioactif, qui auraient été présents eux aussi dans l’air dans le cas d’un rejet accidentel provenant d’un réacteur nucléaire, déclare M. Joly. L’hypothèse la plus probable est que la source soit une usine de production de radioéléments à usage radiopharmaceutique ou radiothérapeutique. » Cette source, ajoute-t-il, « se trouve vraisemblablement en Europe de l’Est, mais elle reste à identifier ».

Pour la localiser, les experts doivent procéder à des calculs de « rétrotrajectoires », en retraçant les mouvements des masses d’air. Un élément est en tout cas acquis : le rejet d’iode 131, dont on ne sait pas pour l’instant s’il a été ponctuel ou s’il s’est étalé sur une période de temps plus importante, est relativement récent. En effet, ce radioélément a une vie courte : sa période est d’environ huit jours, ce qui signifie que sa radioactivité décroit de moitié tous les huit jours et qu’il a totalement disparu au bout de quatre-vingts jours.

Une autre possibilité existe. « De nombreuses installations en Europe et dans les pays voisins sont autorisées à rejeter de l’iode 131 dans l’atmosphère, rappelle la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), dans un communiqué daté du 14 février. Il s’agit par exemple des installations liées à la production d’électricité d’origine nucléaire (centrales électronucléaires, usines de retraitement, etc.), mais aussi des installations liées à l’utilisation d’iode 131 dans le domaine médical (réacteurs de production d’isotopes, services de médecine nucléaire, incinérateurs de déchets divers, etc.). » (..)

 

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Hamon veut interdire les perturbateurs endocriniens dans l’alimentation

Hamon veut interdire les perturbateurs endocriniens dans l’alimentation

Benoît Hamon a présenté lundi en Seine-et-Marne un « plan pour une alimentation de qualité » en dix mesures, qui prévoit notamment d’interdire « les perturbateurs endocriniens, les nanoparticules et les pesticides dangereux » dans l’alimentation.

Le candidat socialiste à la présidentielle, qui a fait de l’environnement et de la lutte contre les « perturbateurs endocriniens » un axe fort de sa campagne, a creusé son sillon écologique en présentant ce plan à la ferme bio de Châtenoy, où il s’est prêté au jeu des photographes, un agneau dans les bras.

Parmi les dix propositions de M. Hamon, l’interdiction, en vertu du « principe de précaution », des perturbateurs endocriniens, nanoparticules et pesticides dangereux dans l’alimentation.

Et « pour que (cette interdiction) ne mette pas en danger nos agriculteurs », il a promis d’interdire l’importation de « produits fabriqués avec ces mêmes pesticides ». « Il ne serait pas logique d’imposer des règles du jeu à nos agriculteurs et d’accepter que l’on continue à importer sur les marchés français des produits maraichers fabriqués dans des conditions que nous jugeons dangereuses pour la santé publique », a-t-il justifié.

Autres mesures saillantes: l’homologation des pesticides par le ministère de la Santé, qui devra prendre en compte les « mélanges effectivement commercialisés » et non « les molécules prises séparément », en raison des effets cocktail; l’approvisionnement en bio des cantines à hauteur de 50% d’ici à 2025; la mise en place de « rémunérations pour services environnementaux » des agriculteurs; l’installation d’un Comité national d’éthique des abattoirs.

Afin de soutenir les filières « bio et équitables », l’ancien ministre de l’Économie sociale et solidaire entend étudier « la possibilité d’instaurer des prix planchers au niveau européen sur le modèle du commerce équitable ».

Il veut aussi voir aboutir le chantier de l’étiquetage nutritionnel, et s’engage, si le gouvernement n’y parvient pas avant la fin du quinquennat, à reprendre le flambeau sans « céder aux lobbies dans ce domaine ». (..)

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Pollution de l’air : il faut des mesures à la hauteur de l’urgence !

Pollution de l’air : il faut des mesures à la hauteur de l’urgence !

Plusieurs élus dénoncent l’inégalité des territoires face à l’épisode de pollution et appellent la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal à la mise en place d’une série de mesures et de normes en réponse à cet enjeu de santé publique.

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Le pic de pollution cache la permanence de la pollution de l’air

Le pic de pollution cache la permanence de la pollution de l’air

Les seuils d’alerte à la pollution de l’air sont de nouveau dépassés dans de nombreux départements français. Ce pic de pollution exceptionnel mais récurrent ne doit pas masquer la pollution du quotidien, plus décisive pour la santé. Explication avec la spécialiste Charlotte Lepitre, de FNE.

 

Cinq départements en alerte vendredi 20 janvier, quinze samedi, vingt-sept dimanche, quarante et un lundi, et encore un certain nombre ce mardi (voir la situation du 23 janvier). Le pic de pollution que subit une grande partie du pays depuis ce week-end est exceptionnel, par sa durée comme son intensité. C’est du jamais vu depuis dix ans, selon les spécialistes.

Ce sont les « PM10 » qui sont pointées du doigt, des particules de diamètre inférieur à 10 micromètres. Elles proviennent avant tout de la combustion (notamment de bois dans les foyers ouverts) et des gaz d’échappement des véhicules (dioxyde de soufre, oxydes d’azote NOx), mais également du freinage des véhicules, des carrières, incinérateurs et décharges.

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Carte de France de la concentration (en microgramme par mètre cube) de matières particulaires en suspension dans l’air d’un diamètre inférieur à 10 micromètres, lundi 23 janvier.

Tout cela forme un joyeux cocktail, au dosage différent selon chaque région. « C’est un pic de pollution national dû à une combinaison de facteurs. Et en fonction des régions, et des secteurs d’activité qui prédominent, les pollutions locales sont différentes », explique Charlotte Lepitre, coordinatrice Santé et environnement à France nature environnement (FNE), interrogée par Reporterre. Difficile donc de définir nationalement la part de pollution due à chaque source. Schématiquement, dans les régions périurbaines, la pollution vient surtout du chauffage et des feux de bois, tandis que dans les régions urbaines, elle émane surtout de la circulation automobile.

En ce mois de janvier, les conditions météorologiques renforcent cette pollution en empêchant la dispersion des particules. D’abord parce que les conditions anticycloniques entraînent la stagnation des masses d’air : il n’y a pas de vent pour balayer les particules en suspension vers l’océan (ou chez nos voisins), mais ces particules ont au contraire tendance à s’accumuler près du sol. Ensuite, les températures froides causent un phénomène d’« inversion thermique » le matin et le soir : les rayons de soleil réchauffant plus vite l’air que le sol, la couche d’air au sol chargée de polluants se retrouve coincée et ne peut s’élever.

46 % de la pollution française sont… exportées

De plus, le froid génère l’émission de davantage de pollution. Parce que les besoins en chauffage augmentent. Mais aussi parce qu’une grande partie des véhicules récents émettent davantage : « La majorité des trajets sont courts, ne permettant pas aux véhicules de chauffer. Or les constructeurs pointés du doigt par les révélations du « Diesel Gate » ont calibré leurs systèmes de dépollution pour qu’ils ne fonctionnent qu’à partir d’une certaine température, le plus souvent 17°C », explique Charlotte Lepitre.

Quant au secteur agricole, il n’est pas en cause cette fois-ci. « En hiver, les activités agricoles n’ont aucune influence. Mais elles en ont à partir du printemps » précise-t-elle. Et les centrales à charbon allemandes ? « Oui c’est une cause de pollution. Mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une problématique européenne : il y a ’importation et exportation’ de pollution entre tous les pays. 46 % de la pollution française part vers l’Espagne ou l’Angleterre selon les vents. » Le pic actuel touche d’ailleurs autant la France que l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Charlotte Lepitre met donc en garde ceux qui voudraient accuser nos voisins de nous polluer l’air, se dédouanant ainsi des indispensables mesures à prendre.

Plus de pics de pollution parce que le seuil d’alerte a été abaissé

La succession de ces pics peut donner l’impression d’une augmentation de la pollution de l’air. En réalité c’est simplement notre conscience de cette pollution qui augmente. Les seuils d’information et d’alerte ont été abaissés par un décret du ministère de l’Ecologie d’octobre 2010, entrée en vigueur en 2012. Depuis cette date, il y a donc naturellement plus de « pics » déclenchés. « Certains polluants sont en baisse, mais d’autres non : l’ozone et l’ammoniac par exemple », selon Charlotte Lepitre.

Cela dit, quel est le rapport entre le dépassement de ces seuils d’alerte et les dangers sanitaires de la pollution ? « Le vrai problème c’est la pollution de fond, quotidienne, mais dont on ne parle pas tous les jours. Elle est là, tout le temps, et c’est elle qui atteint notre santé, qui est responsable de morts chaque année. » (…)

 

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Les perturbateurs endocriniens, poison dans l’eau du robinet

Les perturbateurs endocriniens, poison dans l’eau du robinet

Ils sont aussi dans l’eau des nappes phréatiques et des cours d’eau en France, rappelle l’association Générations futures. Une mise en garde qui intervient alors que la Commission européenne doit légiférer en la matière en ce début d’année

L’eau du robinet que l’on boit chaque jour est-elle nocive ? La question se pose à nouveau alors que l’ONG Générations futures relève la présence de pesticides perturbateurs endocriniens aussi bien dans nos canalisations que dans les rivières et les nappes phréatiques.

Générations Futures, qui avait déjà dénoncé la pollution des perturbateurs endocriniens dans la nourriture ou dans le quotidien de nos maisons, s’attaque à la pollution de l’élément vital qu’est l’eau. L’ONG n’a pas effectué d’analyses mais s’appuie sur les données de trois études gouvernementales sur l’eau du robinet, les eaux souterraines et les eaux de surfaces, croisées avec la liste des perturbateurs endocriniens dénombrés dans la base TEDX du site de référence en la matière, Endocrinedisruption.org.

Résultat, 73,3% des pesticides les plus mesurés dans les eaux de surface sont des perturbateurs endocriniens «suspectés». Pour les eaux souterraines, et pour l’eau du robinet, ces substances représentent environ la moitié des pesticides les plus présents.

«Ce n’est pas la première fois que l’on parle de perturbateurs endocriniens dans les eaux mais notre rapport permet pour la première fois de faire un état des lieux spécifique et actualisé des pesticides perturbateurs endocriniens, à la fois dans les eaux de surface ou souterraines et les eaux de boisson», estime François Veillerette, directeur de Générations futures.

Tous exposés

Les perturbateurs endocriniens sont des substances naturelles ou artificielles, étrangères à l’organisme, que l’on trouve dans de nombreux pesticides, plastiques, cosmétiques et conditionnements alimentaires. Ils peuvent interférer dans le système endocrinien et induire des effets néfastes sur l’organisme d’un être vivant ou de ses descendants. Ils peuvent être à l’origine de maladies comme le cancer du sein, l’infertilité, le diabète ou l’obésité.

«Ces substances sont présentes dans ce qu’on boit, ce qu’on mange, ce qu’on respire ou ce qu’on se met sur la peau. En clair, nous sommes tous exposés», alerte Barbara Demeneix, endocrinologue au Muséum national d’histoire naturelle et auteure de l’ouvrage le Cerveau endommagé – Comment la pollution altère notre intelligence et notre santé mentale (Odile Jacob, 2016).

Dans l’eau, glyphosate et atrazine

La réglementation qui fixe les teneurs maximales en pesticides dans l’eau du robinet a été modifiée en 2010 et autorise maintenant une eau cinq fois plus polluée. «Avant 2010, dès qu’on atteignait 20% de la VMax [valeur sanitaire maximale autorisée, ndlr], une interdiction temporaire de consommation était décidée par le préfet. Depuis 2010, il faut atteindre 100% de la VMax», regrette François Veillerette, de Générations futures.

Parmi les pesticides perturbateurs endocriniens les plus fréquents, on trouve le glyphosate et l’atrazine. Classé «cancérigène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer, le glyphosate (principe actif du Roundup de Monsanto) est l’herbicide le plus utilisé dans les champs en Europe. En conséquence, dans les rivières et les fleuves de France, il est celui que l’on observe le plus fréquemment. Malgré de virulentes oppositions, le glyphosate a été à nouveau autorisé en juin 2016 par la Commission européenne. (…)

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La répression violente contre le journalisme environnemental s’aggrave dans le monde

La répression violente contre le journalisme environnemental s’aggrave dans le monde

Depuis 2010, dix journalistes ont été assassinés parce qu’ils enquêtaient sur des sujets environnementaux, selon Reporters sans frontières. Les sujets écologiques traitent des enjeux qui peuvent bousculer les pouvoirs politiques et économiques, et il faut donc mieux protéger les reporters qui les couvrent.

Il y a des rapports qui nous touchent plus que d’autres. A Reporterre, on ne peut pas rester indifférent à celui publié samedi 5 décembre par Reporters Sans Frontières, intitulé Climat hostile contre les journalistes environnementaux.

On y apprend que depuis 2010, au moins dix journalistes sont morts pour avoir enquêté sur des sujets environnementaux. En Inde, cette année, ils sont deux à avoir été tués parce qu’ils enquêtaient sur l’exploitation minière illégale. Au Cambodge, c’est la déforestation et la pêche illégales qui ont coûté la vie à quatre journalistes entre 2012 et 2014. Autres pays concernés par des assassinats de reporters : l’Indonésie, les Philippines et la Russie. Dans la plupart des cas, l’enquête sur la mort de ces journalistes est classée sans suite. Autre signe que s’intéresser aux questions environnementales est dangereux, Global Witness rapportait il y a un an qu’entre 2002 et 2013, près de neuf cent militants écologistes ont été tués dans trente-cinq pays.

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Mikhaïl Beketov, ancien rédacteur en chef de Khimkinskaya Pravda, a succombé à ses blessures en avril 2013. Il avait été battu et laissé pour mort lors d’une manifestation contre la construction d’une autoroute dans la forêt de Khimki, près de Moscou, en novembre 2008. Durant ses cinq dernières années, il était resté handicapé

Et il n’y a pas que ça. Le rapport de RSF recense des agressions contre des journalistes au Pérou qui couvraient, au printemps 2015, des manifestations contre le projet de mine de cuivre à ciel ouvert Tia Maria ; en Italie, des menaces de la mafia contre un journaliste des Pouilles qui dénonce les touristes s’installant illégalement dans les zones protégées ; des menaces encore en Chine, contre un photo-reporter qui a réalisé un documentaire sur le braconnage des oiseaux migrateurs.

La menace peut aussi venir de l’État, note Reporters sans frontières. Par exemple en Ouzbékistan, où un pigiste (journaliste indépendant) trop curieux a été accusé de trafic de drogue et condamné à dix ans de prison. En Algérie, un caricaturiste qui a fait apparaître dans ses dessins l’opposition aux gaz de schiste s’est retrouvé devant le tribunal – il a été acquitté. En Russie, lors des jeux de Sotchi l’an dernier, une journaliste a été emprisonnée trois jours pour avoir voulu couvrir les dégâts environnementaux, subissant ainsi les mêmes pressions que les associations environnementales locales. Aujourd’hui dans le monde, au moins sept journalistes environnementaux sont en prison pour avoir exercé leur métier, estime l’ONG.

« Jamais un tel niveau de violence avait été atteint », estime le rapport. Il observe que les terrains, souvent reculés, sur lesquels s’aventurent les journalistes environnementaux sont dangereux. « Quand Naomi Klein évoque “un système économique […] en guerre contre la vie sur Terre”, ne sous-entend elle pas que les journalistes environnementaux travaillent en zone de conflit,au même titre que les reporters de guerre ? », s’interroge le document.

Quand les reporters ne sont pas directement menacés, il reste l’arme de la censure pour empêcher que certaines informations soient publiées.

(…)

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Pédaler, c’est bon pour la santé

Pédaler, c’est bon pour la santé

Une heure de vélo par semaine pourrait réduire considérablement le risque de maladie coronarienne, selon deux études publiées par des chercheurs scandinaves.

Pédaler pour s’amuser ou pour aller travailler, c’est toujours bon pour la santé. On sait depuis longtemps que monter en selle régulièrement diminue le risque de développer des maladies cardiovasculaires. Deux études publiées lundi dans la revue Circulation et le Journal of the American Heart Association, suggèrent qu’une heure de vélo hebdomadaire suffirait à réduire considérablement le risque de crise cardiaque.

Au moins une heure par semaine

La première étude a été menée auprès de 45.000 adultes danois par des chercheurs de l’université du Danemark du Sud sur une période de plus de vingt ans. Il en ressort que les gens qui pédalaient régulièrement voyaient leur risque d’avoir une crise cardiaque diminué de 11 à 18%. Les chercheurs estiment que parmi les 2.892 crises cardiaques survenues pendant les vingt années d’étude, 7% auraient pu être évitées si les personnes avaient enfourché leur vélo plus tôt. En outre, les auteurs précisent que pédaler au moins une heure par semaine suffirait à réduire considérablement le risque de maladie coronarienne.

«Beaucoup de gens pensent qu’être actif physiquement signifie faire des exercices structurés régulièrement», indique à l’agence de presse Reuters l’auteur principal de l’étude, Anders Grontved. «Cela peut être un énorme frein à une vie saine. Notre étude montre que prendre son vélo pour s’amuser ou aller au travail est bon pour le cœur.»

La seconde étude, publiée dans le Journal of the American Heart Association, a suivi durant dix ans 20.000 Suédois âgés de 43 ans en moyenne au début de la période de test. À l’issue de cette dernière, les personnes qui se rendaient au travail à vélo étaient moins touchées par les maladies liées à la sédentarité. Leurs risques de souffrir d’obésité, d’hypertension artérielle et de diabète étaient diminués respectivement de 39, 11 et 18% par rapport à ceux qui utilisaient des moyens de transport ne nécessitant pas ou peu d’efforts.

Pas trop tard pour pédaler

Les auteurs des deux études tiennent à rappeler qu’il n’est jamais trop tard pour se lancer. «Les gens qui utilisaient des moyens de transport ne nécessitant pas d’efforts, mais se sont mis à faire du vélo ont vu leurs risques de développer ces maladies considérablement diminuer» (..)

 

Lire la source : Pédaler, c’est bon pour la santé Le Figaro Santé