Protéger les animaux, préserver notre avenir. Le slogan choisi par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) résume en peu de mots une réalité qui ne fait que se renforcer de jour en jour du fait de la mondialisation des échanges: la santé humaine et la santé animale sont interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes dans lesquels l’homme et les animaux coexistent.

Ce constat d’interdépendance est aujourd’hui admis par la communauté internationale. Cela n’a pourtant pas toujours été le cas et, aujourd’hui, la mise en application des principes de bonne gouvernance qui en découlent reste encore à promouvoir. Pourtant, certaines crises sanitaires ont été des étapes d’apprentissage importantes pour continuer à améliorer nos capacités d’anticipation et de gestion de telles situations. Ce fut notamment le cas de l’émergence de la souche de grippe aviaire H5N1 en Asie dans les années 2000, transmissible de l’animal à l’humain et qui fut mortelle pour plus de 300 personnes. Seule la mise en place d’une forte coopération entre les services de santé humain et animal permit alors d’enrayer la spirale de crise en appliquant un principe simple: pour prévenir la maladie chez l’homme, il est indispensable de la maîtriser en priorité à sa source animale.

À la suite de ces événements, l’OIE, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont pérennisé les acquis d’expériences et formalisé leur collaboration tripartite sous forme d’un accord dans un esprit «Une seule santé» visant à appréhender dans leur ensemble les risques pour la santé humaine, la santé animale – qu’elle concerne les animaux domestiques ou sauvages – et la santé des écosystèmes.

La rage tue 60.000 personnes par an

Dans la continuité des leçons apprises en Asie lorsque la crainte d’une potentielle pandémie de grippe humaine d’origine aviaire a fait trembler les autorités de nombreux pays, un mécanisme de surveillance mondialisé des souches de grippes animales a été mis en place par l’OIE et la FAO. Les données recueillies sont partagées avec l’OMS pour être prises en compte si nécessaire dans la formulation annuelle des vaccins humains.

Le concept «Une seule santé» peut aussi être illustré par le travail actuellement conduit en vue de l’élimination de la rage canine. Cette maladie virale tue encore dans le monde plus de 60.000 personnes par an, pour la plupart des enfants. Or plus de 95 % des cas humains sont dus à une morsure par un chien infecté souvent errant ou divagant. Une stratégie mondiale d’élimination de la maladie a enfin été définie et adoptée l’an dernier (décembre 2015), avec pour objectif d’arrêter le cycle de transmission du virus en ciblant les efforts sur la source principale de contamination que sont les chiens infectés. Or seules des campagnes de vaccination régulièrement organisées peuvent permettre d’arrêter la progression du virus dès qu’un taux de 70 % de chiens vaccinés est atteint dans les zones à risque. Les banques de vaccins antirabiques de l’OIE pour la vaccination des chiens fournissent ainsi les pays demandeurs avec des vaccins de qualité, afin d’appuyer les stratégies de prévention et d’éradication nationales. Les succès déjà enregistrés, notamment au Mexique et aux Philippines, sont très encourageants et démontrent objectivement que, grâce à des vaccins efficaces et peu coûteux, l’éradication n’est pas une utopie. (..)

 

Lire la suite : Homme, animaux, écosystèmes, une même santé ? Le Figaro Santé

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